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Discussion de groupe

Argumentaire

Il n’y a de richesses que d’hommes

Cette maxime définitive qui prétend déconsidérer par avance toute tentative de maîtriser nos effectifs conduit à bien des contradictions.


Sur le plan philosophique d’abord. Si l’on estime que seul l’Homme - ou dans une perspective plus large, toute conscience - compte et mérite qu’on s’y attache et qu’elle doit être le seul objet de nos efforts (c’est un point de vue) alors, il est impératif de tout faire pour offrir à l’humanité les conditions de vie les plus décentes et les plus durables. A un stade donné, la qualité de vie offerte aux hommes entre en opposition avec leur nombre. Aussi « Il n’y a de richesse que d’hommes » doit sans doute se comprendre comme « soyons mieux ou donnons plus aux hommes » plutôt que comme « soyons plus ». Elle ne devrait pas, sauf à faire preuve de mauvaise foi, être utilisée par les natalistes pour justifier une croissance ininterrompue de nos effectifs. Sinon alors, pourquoi ne pas aller jusqu’à 100 milliards… afin que la planète porte le plus de richesses possibles ? On le voit bien, la poursuite infinie du raisonnement conduit à une absurdité.

Sur le plan économique ensuite, il est remarquable que bien des courants de l’économie politique aient restreint le champ de leur étude et plus particulièrement la création de valeur au résultat d’un travail. En ce sens, seul le travail humain est créateur de richesse, ce qui ne demande aucun travail, l’air que l’on respire par exemple, n’a pas de valeur, l’eau en a une parce que nous devons la capter, la traiter et l’acheminer.

Pourquoi pas ? L’économie qui traite de la production, de la distribution et de la répartition des « richesses » est une science humaine, elle est en cela libre de définir et de construire comme elle l’entend les concepts sur lesquels elle prétend s’appuyer.

On voit bien toutefois qu’il existe une limite à cette conception, l’économie elle-même ne pouvant exister que si, par ailleurs, les conditions de vie sur la planète sont maintenues (en ce sens l’économie est une sous-partie de l’écologie). Elle ne peut donc indéfiniment laisser de côté certains éléments sous le prétexte de leur « gratuité » économique.

Au stade de destruction et de menaces de destructions futures plus grandes encore où nous sommes désormais parvenus, il est temps d’intégrer la protection de l’environnement (en dehors même de tout aspect moral) à la réflexion économique et le concept de « ce qui vaut » doit être élargi sans doute au-delà de ce qui résulte de la seule activité humaine, faute de quoi, l’objet même de la science économique (et la dite science avec).

« Il n’y a de richesses que d’hommes » est donc un propos à manier avec précaution. Cette vision des choses ne doit conduire ni à une course démographique quantitative ni à une conception trop restrictive de ce qui compte sur la Terre.

(*) Cette citation est en réalité le résumé d’une phrase de l’économiste et philosophe Jean Bodin qui propose la formule plus complète « il n’y a richesse, ni force que d’hommes » L’analyse proposée ici répond à l’interprétation que l’on fait généralement de ces propos plutôt qu’aux intentions initiales de Jean Bodin dont le texte a été publié en 1576 dans l’ouvrage « Les six livres de la République ».

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