Décembre 2010
Mercredi 29, Yann Arthus-Bertand était hier l'invité de Guillaume Cahour sur Europe 1 :
Invité sur l'antenne de Europe 1, il a répondu aux questions de Guillaume Cahour (intégralité de l'interview ici).
Le script des deux extraits concernant les problèmes posés par la croissance de la population mondiale :
2:15 « Ce que l'on voit, c'est l'impact de l'homme sur la Terre. Est-ce que vous imaginez que quand je suis né, on était un peu plus de 2 milliards. Aujourd'hui on va être 7 milliards en juillet août prochain. C'est à dire que dans ma génération on va voir la population du monde tripler : mais c'est inouï ! On est en train de consommer la Terre parce qu'on vit dans une culture de consommation et vous savez, c'est toujours le chiffre que je cite, mais si tout le monde vivait comme un américain, on ne peut "nourrir" sur la Terre que 1,4 milliard de personnes et on est 7 milliards ! On ne pourra jamais vivre comme les américains à 7 milliards. Si tout le monde avait des voitures comme les américains, il y aurait aujourd'hui non pas 800 millions, mais 5 milliards de voitures sur Terre. C'est le rêve des chinois, de tous les indiens d'avoir une voiture, mais il n'y a pas assez de caoutchouc pour faire les pneus, pas assez de métal, pas assez d'essence. Donc on a besoin d'une "révolution", pas politique, économique ou scientifique, mais culturelle, je dirais même spirituelle. Il faut qu'on apprenne à vivre autrement : c'est hyper compliqué cela. » 5:50 « Ça va être compliqué de changer notre mode de consommation, parce qu'en fin de compte, c'est le commerce qui dirige le monde. Tout le monde a envie de consommer, tout le monde a envie d'acheter. Vous savez, je disais l'autre jour que le Nigeria fait autant d'enfants que toute l'Europe réunie. Et tous ces gosses là, quand ils auront 20 ans, ils vont avoir envie de consommer comme nous et ils ne le pourront pas. »

Dimanche 26, signalons la parution du dernier Hors-Série du journal Le Monde consacré "aux temps forts et aux acteurs de l'année", parmi lesquels est distingué le démographe Jean-Pierre Guengant.
Mercredi 8, le décryptage du rapport de l'Insee sur La population des régions en 2040, paru hier, fait aussi ressortir la croissance démographique (excessive) de deux des départements français d'outre-mer : la Guyane et La Réunion.
Mardi 7, « Si les tendances démographiques récentes perdurent, la France sera peuplée de 73 millions d’habitants au 1er janvier 2040, dont près de 71 millions en France métropolitaine. La France comptera alors 15 % d’habitants de plus qu’en 2007 », c'est du moins ce que prévoit et écrit l'Insee dans son rapport sur La population des régions en 2040
Lien vers une vidéo de BFM TV qui n'est pas plus rassurante.
Novembre 2010
Jeudi 25, nous apprenons avec tristesse le décès, mercredi 24, de Jean-Claude Hubert. Écologiste passionné, ses combats, toujours justes, avaient parfois croisé les nôtres. Jean-Claude était président de Tous Vivants, vice président de la Convention Vie et Nature et créateur et animateur du site Biocentrisme. Toutes les pensées de l’équipe de Démographie Responsable vont à sa famille et à tous ceux qui l’appréciaient.
Samedi 20, l'Inde réaffirme son intention de stabiliser sa population et restructure, pour une meilleure efficacité, les administrations chargées de la planification familiale.
Vendredi 19, Burkina Faso : à la veille des élections présidentielles qui vont avoir lieu le 21 novembre, une dizaine d'associations et d'ONG ont lancé un appel aux candidats, ainsi qu’à tous les responsables politiques, pour qu’ils prennent clairement position en faveur de la gratuité des soins de santé maternelle et de planification familiale.
Mardi 16, à l'heure où Haïti continue à connaître de multiples problèmes, il n'est pas inutile, comme le montre cet extrait d'une vidéo d'universcience.tv, de rappeler qu'à la base de ceux-ci se trouve le fait que le pays continue à connaître une croissance démographique tout à fait excessive. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. 1950 : 3,2 millions d'habitants ; 2010 : 10,2 millions (3 fois plus en 60 ans) ; prévisions pour 2050 : 15,5 millions …
Samedi 13, « Sher Khan ne régnera pas, il mourra. Telle est la nouvelle loi de la jungle indienne ». Dans l'un de ses numéros de l'automne, l'hebdomadaire indien Tehelka annonçait ainsi la future extinction de la Panthera tigris tigris, appelée communément en Inde tigre royal du Bengale.
Dimanche 7, extrait de l'interview de Yann Arthus-Bertrand lors du Festival du Vent de Calvi (27 au 31 octobre 2010): « Tu sais, quand je suis né, on était 2 milliards sur Terre. Aujourd’hui on est 7 milliards ! 98% de la biomasse des vertébrés c’est l’Homme et les animaux domestiques. 2% pour tout le reste des animaux sauvages ! On a colonisé cette planète et on est en train de la consommer. »
Vendredi 5, suite à une récente publication de l'INSEE, il peut être intéressant de s'interroger sur l'interaction entre deux des maillons de la chaîne de l'existence que sont natalité et retraite.
Mardi 2, à l'issue du sommet de Nagoya, l'organisation britannique Optimum Population Trust (OPT) a publié hier une déclaration avec laquelle, bien entendu, Démographie Responsable est en accord.
L'OPT salue les résultats du sommet de la Biodiversité de Nagoya, mais pense que le fait de ne pas traiter du niveau de la population humaine en réduit la pertinence et certainement l'efficacité. Comme l'OPT l'a écrit au ministre britannique Richard Benyon avant la conférence, celle-ci est d'avance, vouée à l'échec, si la population continue à croître.
La réduction inéluctable de la biodiversité globale est la conséquence de 2 tendances : l'augmentation spectaculaire de la consommation individuelle, et la multiplication par 7 de la population mondiale ces 200 dernières années. Ces tendances conduisent à l'augmentation de la pollution, la destruction des habitats, et l'exploitation de la nature pour l'énergie, l'industrie, le bois, les minéraux, l'espace et tout particulièrement pour la nourriture. De plus en plus de gens ont besoin de plus en plus d'espaces vierges. Comme le mentionne David Attenborough, le responsable d'OPT, tous les problèmes environnementaux seraient beaucoup plus simples à résoudre, si nous étions moins nombreux, et certainement impossibles à solutionner si nous étions encore plus.
Les estimations des Nations Unies indiquent que nous allons atteindre dans une quarantaine d' années un chiffre compris entre 8 et 11 milliards. Ce chiffre dépendra en premier lieu de la disponibilité et de l'efficacité de la contraception. De nos jours 215 millions de femmes, de par le monde, manquent de formes modernes de contraceptions. Même dans les pays développés, les grossesses non désirées ne sont pas rares.
Le Président de l'OPT Roger Martin, déclare « qu'il est grand temps de faire le lien entre la croissance démographique et la perte de la biodiversité, la dégradation des terres, la raréfaction des ressources et la dégradation du climat. En particulier la santé reproductive devrait être considérée comme un impératif, autant sur le plan environnemental que sur le plan humain. Comme l'a affirmé l'an dernier Koffi Annan : la stabilité de la population devrait être la priorité pour le développement durable. Tous les gouvernements devraient prendre des mesures pour stabiliser ou réduire la population. »
Octobre 2010
Lundi 18, quarante huit heures après la Journée mondiale de l’alimentation, un article du site populationdata.net titre: "Sahel : il faut traiter les causes des crises alimentaires"
Au dernier jour de sa visite au Niger, la Secrétaire générale adjointe de l'ONU aux affaires humanitaires, Valérie Amos, a appelé à des solutions durables s'attaquant aux causes profondes des crises alimentaires récurrentes dans la région africaine du Sahel.
« La malnutrition n'est pas seulement un problème lié à un manque de nourriture, elle est aussi liée à la maladie, au manque d'eau potable, au manque d'information », a-t-elle souligné samedi, alors que le monde célébrait la Journée mondiale de l'alimentation.
« Au fil des années, nous sommes devenus très efficaces pour répondre aux besoins immédiats. Nous avons maintenant besoin d'être meilleurs pour construire des liens entre opérations de secours d'urgence et développement », a-t-elle ajouté.
Samedi, Valérie Amos s'est rendue dans la ville de Toumour, à 1500 km à l'est de la capitale, Niamey, dans la région de Diffa, où elle a pu visiter des centres de santé dans lesquels les enfants malnutris reçoivent une aide alimentaire spécialisée.
Depuis plusieurs mois, le Niger, comme les autres pays du Sahel, est touché par une crise alimentaire qui affecte directement la moitié de la population. Grâce à l'aide internationale d'urgence, la famine a toutefois été évitée. Près de 5 millions de Nigériens ont reçu une aide alimentaire, 220 000 enfants de moins de cinq ans ont été traités pour malnutrition sévère dans 800 centres spécialisés qui ont été mis en place sur le territoire.
Pour le Bureau de l'ONU pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), de nombreuses familles devront encore faire face aux effets persistants de la pénurie alimentaire cette année et l'année prochaine. Au-delà de la satisfaction des besoins immédiats, le défi consiste donc à trouver des solutions durables aux crises alimentaires récurrentes et à l'impact du changement climatique estime donc l'agence onusienne, qui rappelle que le Niger a connu des crises alimentaires périodiques au cours des trois dernières décennies.
Au cours de sa visite au Niger, destinée à attirer l'attention de la communauté internationale sur le sort de 10 millions de personnes vivant au Sahel, la région du monde la plus pauvre, Valérie Amos s'est entretenue avec des hauts fonctionnaires nigériens, des responsables des agences de l'ONU et des organisations non gouvernementales (ONG) présentes sur le terrain, ainsi que des représentants de pays donateurs. Lors de ces entretiens, la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires a encouragé la création de mécanismes d'alerte précoce et souligné la nécessité de construire des partenariats plus efficaces avec les communautés locales, en particulier avec les femmes. Elle a également mis en garde le Niger sur les risques posés par une croissance trop forte de sa population, qui pourrait passer de 15 millions aujourd'hui à 50 millions en 2050. Selon Valérie Amos, une telle augmentation est « intenable » pour le Niger. Elle a donc appelé les autorités mettre en place de meilleures politiques de planification familiale. « Notre défi commun est de trouver des solutions durables transversales qui assurent la survie des enfants au-delà de leur cinquième anniversaire, pour qu'ils deviennent adultes et mènent une vie productive », a-t-elle indiqué.
Voir aussi cette interview en vidéo de Mr Aboubakar Namoda, conseiller du président de la république nigérienne.
Vendredi 15, Rwanda: « La croissance démographique du Rwanda est terrifiante », juge le député François Byabarumwanzi, membre de la coalition au pouvoir.
Vendredi 1, Cameroun (Afrique centrale): Santé de reproduction: où sont passés les contraceptifs ? est le titre d'un article, publié le 28/09 dernier, par le média en ligne Mutations.
Septembre 2010
Vendredi 24, Tanzanie (Afrique de l'Est): Le parc du Serengeti menacé par un projet routier titrait Le Figaro.fr dans sa page environnement du 16/09 dernier. Le Monde.fr a, quant à lui, relayé l'info aujourd'hui dans sa rubrique planète.
Mercredi 22, dans son édition du 19/09, à la page environnement, un article de France-Soir débute ainsi: « Au milieu de toutes les questions qui vont être abordées cette semaine à New York lors du sommet sur les objectifs du millénaire pour le développement (OMD), l'une risque de briller par son absence : que faire à propos de l'explosion démographique mondiale ? »
La conférence internationale sur les OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement) qui s’achève aujourd’hui à New York, laisse, une fois de plus, de côté la question de la démographie. D’aucuns toutefois s’en émeuvent et tentent d’alerter l’opinion sur cet oubli que l’humanité pourrait payer très cher et tout d'abord par l'échec desdits objectifs. Ainsi France-Soir a publié le 19 septembre sur son site internet un excellent article que voici, très justement intitulé :
La démographie : un enjeu de taille
Nombreux sont ceux qui considèrent que la croissance démographique est un tabou, un sujet intimement lié aux problèmes de pauvreté et d'environnement mais soigneusement ignoré lorsque les dirigeants de la planète se rencontrent. "Quand les objectifs du millénaire pour le développement ont été adoptés (en 2000), il n'y avait pas un objectif concernant la population ou l'accès à la planification familiale ", constate Alex Ezeh, directeur exécutif du Centre de recherche sur les populations et la santé en Afrique (APHRC) de Nairobi. "Cela a été une grosse erreur. Le monde ne se réveille que maintenant ", regrette-t-il. Les acteurs des questions de population soulignent qu'une forte pression démographique va souvent de pair avec les problèmes abordés la semaine prochaine à New York. Dans les pays pauvres, une croissance démographique galopante met à rude épreuve les infrastructures, la santé et l'éducation, tout en augmentant le risque environnemental et la vulnérabilité aux effets du changement climatique. Et ce alors que la population mondiale, de 6,8 milliards d'individus aujourd'hui, pourrait dépasser les 9 milliards en 2050, avec une très large majorité vivant dans les pays aujourd'hui en voie de développement. Même des investissements minimes dans l'accès à la contraception, l'amélioration de l'éducation sexuelle ou la promotion de la liberté de choix des femmes en matière de procréation pourraient être bénéfiques. " Chaque dollar dépensé dans la planification familiale peut permettre d'économiser jusqu'à 31 dollars en soins, eau, éducation, habitat et autres dépenses ", estiment huit experts dans le dernier numéro de journal Science. Et pourtant, remarquent les plus critiques, l'engagement politique a toujours été timide, inexistant voire délibérément étouffé au plus haut niveau. Ce n'est qu'après des protestations qu'un objectif traitant des questions de population avait été ajouté, en 2007, aux OMD : rendre l’accès à la médecine procréative universel d'ici à 2015. " Comme nous avons démarré sept ans en retard, le résultat est extrêmement décevant : 215 millions de femmes ont un besoin de planification familiale non satisfait ", affirme Gill Greer, la directrice générale de la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF) dont le siège est à Londres : Les dépenses globales dans la planification familiale ont diminué de moitié à la suite de son absence dans les objectifs du millénaire, et, aujourd'hui encore, " il existe une réticence " à aborder le sujet. Un silence assourdissant que certains attribuent en partie à l'influence de l'Église catholique et des évangélistes présents dans l'ancienne administration américaine Bush, note Mme Greer. Mais certains précédents, comme les stérilisations forcées en Inde dans les années 70, ou les controverses nées de la politique chinoise de l'enfant unique sont aussi de possibles freins. " Nous pouvons commencer à agir maintenant, de façon concrète ", veut croire Andrew Dorward, professeur de développement économique à la School of Oriental and African Studies de l'Université de Londres. " Ça ne suffit pas de dire qu'être 9 milliards en 2050 va être un problème. Il faut commencer à y travailler maintenant. " Décidément en veine avec les sujets proches de notre centre d’intérêt, deux jours plus tard (le 21 donc) France-Soir a également repris sur son site un article de l'AFP consacré aux risques de catastrophes urbaines et à l’habitat en zones dangereuses. Malheureusement cette fois, le lien avec la démographie n’est pas établi et si le journal constate bien que l’on s’installe parfois là ou il serait préférable de s’en abstenir, il n’est pas suggéré que la pression démographique puisse être la cause de l'ampleur de ces catastrophes. L’exemple Haïtien (pourtant évoqué) l'a cependant cruellement démontré.
Jeudi 16, à 2 jours de la "Flashmob" sur les OMD et particulièrement sur l'Objectif 5 Améliorer la santé maternelle (réduire de trois quarts, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité maternelle), il n'est pas inutile de signaler que la planification familiale est l'un des outils les plus efficaces pour y parvenir.
Vendredi 10, à la veille du Sommet des Nations Unies sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) qui aura lieu à New York du 20 au 22 septembre, une mobilisation éclair (Flashmob) aura lieu l