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PUBLICATIONS 2010

Dernière mise à jour : 20 mars 2023

Décembre 2010

Mercredi 29, Yann Arthus-Bertand était hier l'invité de Guillaume Cahour sur Europe 1 :

Invité sur l'antenne de Europe 1, il a répondu aux questions de Guillaume Cahour (intégralité de l'interview ici).

Le script des deux extraits concernant les problèmes posés par la croissance de la population mondiale :

2:15 « Ce que l'on voit, c'est l'impact de l'homme sur la Terre. Est-ce que vous imaginez que quand je suis né, on était un peu plus de 2 milliards. Aujourd'hui on va être 7 milliards en juillet août prochain. C'est à dire que dans ma génération on va voir la population du monde tripler : mais c'est inouï ! On est en train de consommer la Terre parce qu'on vit dans une culture de consommation et vous savez, c'est toujours le chiffre que je cite, mais si tout le monde vivait comme un américain, on ne peut "nourrir" sur la Terre que 1,4 milliard de personnes et on est 7 milliards ! On ne pourra jamais vivre comme les américains à 7 milliards. Si tout le monde avait des voitures comme les américains, il y aurait aujourd'hui non pas 800 millions, mais 5 milliards de voitures sur Terre. C'est le rêve des chinois, de tous les indiens d'avoir une voiture, mais il n'y a pas assez de caoutchouc pour faire les pneus, pas assez de métal, pas assez d'essence. Donc on a besoin d'une "révolution", pas politique, économique ou scientifique, mais culturelle, je dirais même spirituelle. Il faut qu'on apprenne à vivre autrement : c'est hyper compliqué cela. » 5:50 « Ça va être compliqué de changer notre mode de consommation, parce qu'en fin de compte, c'est le commerce qui dirige le monde. Tout le monde a envie de consommer, tout le monde a envie d'acheter. Vous savez, je disais l'autre jour que le Nigeria fait autant d'enfants que toute l'Europe réunie. Et tous ces gosses là, quand ils auront 20 ans, ils vont avoir envie de consommer comme nous et ils ne le pourront pas. »


Dimanche 26, signalons la parution du dernier Hors-Série du journal Le Monde consacré "aux temps forts et aux acteurs de l'année", parmi lesquels est distingué le démographe Jean-Pierre Guengant.




Mercredi 8, le décryptage du rapport de l'Insee sur La population des régions en 2040, paru hier, fait aussi ressortir la croissance démographique (excessive) de deux des départements français d'outre-mer : la Guyane et La Réunion.

Mardi 7, « Si les tendances démographiques récentes perdurent, la France sera peuplée de 73 millions d’habitants au 1er janvier 2040, dont près de 71 millions en France métropolitaine. La France comptera alors 15 % d’habitants de plus qu’en 2007 », c'est du moins ce que prévoit et écrit l'Insee dans son rapport sur La population des régions en 2040

Lien vers une vidéo de BFM TV qui n'est pas plus rassurante.

Novembre 2010

Jeudi 25, nous apprenons avec tristesse le décès, mercredi 24, de Jean-Claude Hubert. Écologiste passionné, ses combats, toujours justes, avaient parfois croisé les nôtres. Jean-Claude était président de Tous Vivants, vice président de la Convention Vie et Nature et créateur et animateur du site Biocentrisme. Toutes les pensées de l’équipe de Démographie Responsable vont à sa famille et à tous ceux qui l’appréciaient.

Samedi 20, l'Inde réaffirme son intention de stabiliser sa population et restructure, pour une meilleure efficacité, les administrations chargées de la planification familiale.

Vendredi 19, Burkina Faso : à la veille des élections présidentielles qui vont avoir lieu le 21 novembre, une dizaine d'associations et d'ONG ont lancé un appel aux candidats, ainsi qu’à tous les responsables politiques, pour qu’ils prennent clairement position en faveur de la gratuité des soins de santé maternelle et de planification familiale.

Mardi 16, à l'heure où Haïti continue à connaître de multiples problèmes, il n'est pas inutile, comme le montre cet extrait d'une vidéo d'universcience.tv, de rappeler qu'à la base de ceux-ci se trouve le fait que le pays continue à connaître une croissance démographique tout à fait excessive. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. 1950 : 3,2 millions d'habitants ; 2010 : 10,2 millions (3 fois plus en 60 ans) ; prévisions pour 2050 : 15,5 millions …

Samedi 13, « Sher Khan ne régnera pas, il mourra. Telle est la nouvelle loi de la jungle indienne ». Dans l'un de ses numéros de l'automne, l'hebdomadaire indien Tehelka annonçait ainsi la future extinction de la Panthera tigris tigris, appelée communément en Inde tigre royal du Bengale.

Dimanche 7, extrait de l'interview de Yann Arthus-Bertrand lors du Festival du Vent de Calvi (27 au 31 octobre 2010): « Tu sais, quand je suis né, on était 2 milliards sur Terre. Aujourd’hui on est 7 milliards ! 98% de la biomasse des vertébrés c’est l’Homme et les animaux domestiques. 2% pour tout le reste des animaux sauvages ! On a colonisé cette planète et on est en train de la consommer. »

Vendredi 5, suite à une récente publication de l'INSEE, il peut être intéressant de s'interroger sur l'interaction entre deux des maillons de la chaîne de l'existence que sont natalité et retraite.

Mardi 2, à l'issue du sommet de Nagoya, l'organisation britannique Optimum Population Trust (OPT) a publié hier une déclaration avec laquelle, bien entendu, Démographie Responsable est en accord.

L'OPT salue les résultats du sommet de la Biodiversité de Nagoya, mais pense que le fait de ne pas traiter du niveau de la population humaine en réduit la pertinence et certainement l'efficacité. Comme l'OPT l'a écrit au ministre britannique Richard Benyon avant la conférence, celle-ci est d'avance, vouée à l'échec, si la population continue à croître.

La réduction inéluctable de la biodiversité globale est la conséquence de 2 tendances : l'augmentation spectaculaire de la consommation individuelle, et la multiplication par 7 de la population mondiale ces 200 dernières années. Ces tendances conduisent à l'augmentation de la pollution, la destruction des habitats, et l'exploitation de la nature pour l'énergie, l'industrie, le bois, les minéraux, l'espace et tout particulièrement pour la nourriture. De plus en plus de gens ont besoin de plus en plus d'espaces vierges. Comme le mentionne David Attenborough, le responsable d'OPT, tous les problèmes environnementaux seraient beaucoup plus simples à résoudre, si nous étions moins nombreux, et certainement impossibles à solutionner si nous étions encore plus.

Les estimations des Nations Unies indiquent que nous allons atteindre dans une quarantaine d' années un chiffre compris entre 8 et 11 milliards. Ce chiffre dépendra en premier lieu de la disponibilité et de l'efficacité de la contraception. De nos jours 215 millions de femmes, de par le monde, manquent de formes modernes de contraceptions. Même dans les pays développés, les grossesses non désirées ne sont pas rares.

Le Président de l'OPT Roger Martin, déclare « qu'il est grand temps de faire le lien entre la croissance démographique et la perte de la biodiversité, la dégradation des terres, la raréfaction des ressources et la dégradation du climat. En particulier la santé reproductive devrait être considérée comme un impératif, autant sur le plan environnemental que sur le plan humain. Comme l'a affirmé l'an dernier Koffi Annan : la stabilité de la population devrait être la priorité pour le développement durable. Tous les gouvernements devraient prendre des mesures pour stabiliser ou réduire la population. »

Octobre 2010

Lundi 18, quarante huit heures après la Journée mondiale de l’alimentation, un article du site populationdata.net titre: "Sahel : il faut traiter les causes des crises alimentaires"

Au dernier jour de sa visite au Niger, la Secrétaire générale adjointe de l'ONU aux affaires humanitaires, Valérie Amos, a appelé à des solutions durables s'attaquant aux causes profondes des crises alimentaires récurrentes dans la région africaine du Sahel.

« La malnutrition n'est pas seulement un problème lié à un manque de nourriture, elle est aussi liée à la maladie, au manque d'eau potable, au manque d'information », a-t-elle souligné samedi, alors que le monde célébrait la Journée mondiale de l'alimentation.

« Au fil des années, nous sommes devenus très efficaces pour répondre aux besoins immédiats. Nous avons maintenant besoin d'être meilleurs pour construire des liens entre opérations de secours d'urgence et développement », a-t-elle ajouté.

Samedi, Valérie Amos s'est rendue dans la ville de Toumour, à 1500 km à l'est de la capitale, Niamey, dans la région de Diffa, où elle a pu visiter des centres de santé dans lesquels les enfants malnutris reçoivent une aide alimentaire spécialisée.

Depuis plusieurs mois, le Niger, comme les autres pays du Sahel, est touché par une crise alimentaire qui affecte directement la moitié de la population. Grâce à l'aide internationale d'urgence, la famine a toutefois été évitée. Près de 5 millions de Nigériens ont reçu une aide alimentaire, 220 000 enfants de moins de cinq ans ont été traités pour malnutrition sévère dans 800 centres spécialisés qui ont été mis en place sur le territoire.

Pour le Bureau de l'ONU pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), de nombreuses familles devront encore faire face aux effets persistants de la pénurie alimentaire cette année et l'année prochaine. Au-delà de la satisfaction des besoins immédiats, le défi consiste donc à trouver des solutions durables aux crises alimentaires récurrentes et à l'impact du changement climatique estime donc l'agence onusienne, qui rappelle que le Niger a connu des crises alimentaires périodiques au cours des trois dernières décennies.

Au cours de sa visite au Niger, destinée à attirer l'attention de la communauté internationale sur le sort de 10 millions de personnes vivant au Sahel, la région du monde la plus pauvre, Valérie Amos s'est entretenue avec des hauts fonctionnaires nigériens, des responsables des agences de l'ONU et des organisations non gouvernementales (ONG) présentes sur le terrain, ainsi que des représentants de pays donateurs. Lors de ces entretiens, la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires a encouragé la création de mécanismes d'alerte précoce et souligné la nécessité de construire des partenariats plus efficaces avec les communautés locales, en particulier avec les femmes. Elle a également mis en garde le Niger sur les risques posés par une croissance trop forte de sa population, qui pourrait passer de 15 millions aujourd'hui à 50 millions en 2050. Selon Valérie Amos, une telle augmentation est « intenable » pour le Niger. Elle a donc appelé les autorités mettre en place de meilleures politiques de planification familiale. « Notre défi commun est de trouver des solutions durables transversales qui assurent la survie des enfants au-delà de leur cinquième anniversaire, pour qu'ils deviennent adultes et mènent une vie productive », a-t-elle indiqué.

Voir aussi cette interview en vidéo de Mr Aboubakar Namoda, conseiller du président de la république nigérienne.

Vendredi 15, Rwanda: « La croissance démographique du Rwanda est terrifiante », juge le député François Byabarumwanzi, membre de la coalition au pouvoir.

Vendredi 1, Cameroun (Afrique centrale): Santé de reproduction: où sont passés les contraceptifs ? est le titre d'un article, publié le 28/09 dernier, par le média en ligne Mutations.

Septembre 2010

Vendredi 24, Tanzanie (Afrique de l'Est): Le parc du Serengeti menacé par un projet routier titrait Le Figaro.fr dans sa page environnement du 16/09 dernier. Le Monde.fr a, quant à lui, relayé l'info aujourd'hui dans sa rubrique planète.

Mercredi 22, dans son édition du 19/09, à la page environnement, un article de France-Soir débute ainsi: « Au milieu de toutes les questions qui vont être abordées cette semaine à New York lors du sommet sur les objectifs du millénaire pour le développement (OMD), l'une risque de briller par son absence : que faire à propos de l'explosion démographique mondiale ? »

La conférence internationale sur les OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement) qui s’achève aujourd’hui à New York, laisse, une fois de plus, de côté la question de la démographie. D’aucuns toutefois s’en émeuvent et tentent d’alerter l’opinion sur cet oubli que l’humanité pourrait payer très cher et tout d'abord par l'échec desdits objectifs. Ainsi France-Soir a publié le 19 septembre sur son site internet un excellent article que voici, très justement intitulé :

La démographie : un enjeu de taille

Nombreux sont ceux qui considèrent que la croissance démographique est un tabou, un sujet intimement lié aux problèmes de pauvreté et d'environnement mais soigneusement ignoré lorsque les dirigeants de la planète se rencontrent. "Quand les objectifs du millénaire pour le développement ont été adoptés (en 2000), il n'y avait pas un objectif concernant la population ou l'accès à la planification familiale ", constate Alex Ezeh, directeur exécutif du Centre de recherche sur les populations et la santé en Afrique (APHRC) de Nairobi. "Cela a été une grosse erreur. Le monde ne se réveille que maintenant ", regrette-t-il. Les acteurs des questions de population soulignent qu'une forte pression démographique va souvent de pair avec les problèmes abordés la semaine prochaine à New York. Dans les pays pauvres, une croissance démographique galopante met à rude épreuve les infrastructures, la santé et l'éducation, tout en augmentant le risque environnemental et la vulnérabilité aux effets du changement climatique. Et ce alors que la population mondiale, de 6,8 milliards d'individus aujourd'hui, pourrait dépasser les 9 milliards en 2050, avec une très large majorité vivant dans les pays aujourd'hui en voie de développement. Même des investissements minimes dans l'accès à la contraception, l'amélioration de l'éducation sexuelle ou la promotion de la liberté de choix des femmes en matière de procréation pourraient être bénéfiques. " Chaque dollar dépensé dans la planification familiale peut permettre d'économiser jusqu'à 31 dollars en soins, eau, éducation, habitat et autres dépenses ", estiment huit experts dans le dernier numéro de journal Science. Et pourtant, remarquent les plus critiques, l'engagement politique a toujours été timide, inexistant voire délibérément étouffé au plus haut niveau. Ce n'est qu'après des protestations qu'un objectif traitant des questions de population avait été ajouté, en 2007, aux OMD : rendre l’accès à la médecine procréative universel d'ici à 2015. " Comme nous avons démarré sept ans en retard, le résultat est extrêmement décevant : 215 millions de femmes ont un besoin de planification familiale non satisfait ", affirme Gill Greer, la directrice générale de la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF) dont le siège est à Londres : Les dépenses globales dans la planification familiale ont diminué de moitié à la suite de son absence dans les objectifs du millénaire, et, aujourd'hui encore, " il existe une réticence " à aborder le sujet. Un silence assourdissant que certains attribuent en partie à l'influence de l'Église catholique et des évangélistes présents dans l'ancienne administration américaine Bush, note Mme Greer. Mais certains précédents, comme les stérilisations forcées en Inde dans les années 70, ou les controverses nées de la politique chinoise de l'enfant unique sont aussi de possibles freins. " Nous pouvons commencer à agir maintenant, de façon concrète ", veut croire Andrew Dorward, professeur de développement économique à la School of Oriental and African Studies de l'Université de Londres. " Ça ne suffit pas de dire qu'être 9 milliards en 2050 va être un problème. Il faut commencer à y travailler maintenant. " Décidément en veine avec les sujets proches de notre centre d’intérêt, deux jours plus tard (le 21 donc) France-Soir a également repris sur son site un article de l'AFP consacré aux risques de catastrophes urbaines et à l’habitat en zones dangereuses. Malheureusement cette fois, le lien avec la démographie n’est pas établi et si le journal constate bien que l’on s’installe parfois là ou il serait préférable de s’en abstenir, il n’est pas suggéré que la pression démographique puisse être la cause de l'ampleur de ces catastrophes. L’exemple Haïtien (pourtant évoqué) l'a cependant cruellement démontré.

Jeudi 16, à 2 jours de la "Flashmob" sur les OMD et particulièrement sur l'Objectif 5 Améliorer la santé maternelle (réduire de trois quarts, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité maternelle), il n'est pas inutile de signaler que la planification familiale est l'un des outils les plus efficaces pour y parvenir.

Vendredi 10, à la veille du Sommet des Nations Unies sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) qui aura lieu à New York du 20 au 22 septembre, une mobilisation éclair (Flashmob) aura lieu le samedi 18 septembre à 14h, à Paris, aux jardins du Trocadéro.

À l’occasion de la mobilisation internationale "Stand Up" qui se tiendra partout dans le monde du 17 au 19 septembre 2010, les associations partenaires de la campagne Non-assistance à mère en danger, la coalition Action Mondiale contre la Pauvreté (AMCP) et la Campagne du Millénaire des Nations Unies France « souhaitent interpeller Nicolas Sarkozy avant son départ pour New York ».

Comme l'indiquent ces associations, « des centaines de citoyens et militants des organisations de la société civile se mobiliseront autour d’une opération visuelle, originale et symbolique pour demander au Président de la République d’accélérer les efforts en faveur de la réalisation des OMD ». En France cette mobilisation éclair (Flashmob) aura lieu le samedi 18 septembre 2010 à 14h, à Paris, aux jardins du Trocadéro.

A noter que selon l'AFP: « Un accord a été trouvé à l'ONU sur un document cadre sur les objectifs du millénaire pour le développement (OMD), projet phare de l'Assemblée générale qui mentionne des financements innovants et l'importance de la croissance pour l'emploi. (...) La France, avec d'autres pays tels que le Chili, le Brésil, la Norvège, était en faveur de la mention de "financements innovants" tels que la taxe sur les billets d'avion ou une taxe sur les transactions financières. D'autres pays, menés par les États-Unis, y étaient résolument opposés. Le texte fait mention de ces "financements innovants" sans qu'on connaisse en l'état les détails du compromis qui a été retenu. »

Sur cette question des financements voici d'ailleurs l'exemple très parlant d'un pays d'Afrique subsaharienne concerné par le problème.

L'agence de presse sénégalaise dans un article du 8 septembre dernier, intitulé Planification familiale : le Sénégal loin d’atteindre les OMD écrit entre autres ceci: « Le Sénégal est loin d’atteindre les OMD dans le domaine de la Santé de la reproduction en particulier », a soutenu mercredi à Dakar, le directeur exécutif de l’Association sénégalaise pour le bien être familial (ASBEF), Balla Moussa Diédhiou. « On a des objectifs qui sont relativement bas par rapport au pic qui est alloué à la santé de la reproduction et qui accuse un gap de financement de 50 pour cent », a notamment déclaré le docteur Diédhiou lors d’un panel organisé sur les OMD. Selon lui, si la feuille de route n’est pas financée, on ne pourra "jamais" atteindre les composantes 4 et 5 des OMD et suivant les tendances projetées par le gouvernement, les OMD ne seront atteints qu’en 2075 concernant la mortalité maternelle. Par contre, si la tendance de la feuille de route est choisie, en appliquant tout ce qu’elle édicte, il y aura une tendance moyenne qui mènerait à atteindre les OMD vers 2025. « C’est pourquoi on s’est dit qu’il faut qu’il y ait des stratégies et des initiatives beaucoup plus importantes pour que d’ici 2015, cette composante puisse s’approcher de l’atteinte des OMD », a expliqué le directeur exécutif de l’ASBEF. « C’est vrai, a-t-il poursuivi, qu’il y a des initiatives concernant le repositionnement de la planification familiale qui sont prises par les autorités sanitaires depuis un an, avec notamment la Campagne d’accélération pour la réduction de la mortalité et de la morbidité et infantile en Afrique (CARMA)". »

Août 2010

Mardi 31,

« C’est une urgence humanitaire. Sans contrôle des naissances, nous n’avons pas de futur », a déclaré Idé Djermakoyé, président de l’Organisation nigérienne pour le développement à la base du potentiel humain (ONDPH), une ONG locale impliquée dans la planification familiale. « Le gouvernement ne peut pas faire face à la situation. La population est pauvre, le système de santé est médiocre et il n’y a pas de terres cultivables. Nous n’avons déjà pas les moyens de nourrir et d’éduquer notre population ».


Vendredi 20, cette année le jour du dépassement (lié à la notion d'empreinte écologique mondiale) arrive le 21 août, encore plus tôt que l'an dernier…

La notion d'empreinte écologique et de jour du dépassement est traitée sur cette page.

Ajoutons simplement que selon Le Télégramme.com, ou encore le site Agora Vox, Mathis Wackernagel (président de l'ONG Global Footprint Network) a déclaré « Le changement climatique, la perte de biodiversité, la déforestation, les pénuries d'eau et de nourriture sont autant de signes que nous ne pouvons plus continuer de consommer à crédit.» Solution ? Pour inverser la tendance, il faut « arriver à ce que la population mondiale commence à décroître. »

Nous ne pouvons qu'être en accord avec cette déclaration à ceci près que cet objectif ne sera réalisable que sur le long terme. Pour commencer, nous pensons que la stabilisation de la population mondiale entre 7 et 8 milliards est réalisable d'ici 2050 si la communauté internationale se saisit rapidement de la question…

Juillet 2010

Lundi 26, Brigitte Perucca, journaliste au Monde, en collaboration avec Jean-Pierre Guengant, démographe à l’IRD, a publié la semaine dernière (21/07) un article très documenté sur le sujet de la planification des naissances en Afrique subsaharienne.

Mardi 13, signalons la parution de l'ouvrage d'Armand Farrachi, dont le titre ne laisse malheureusement subsister aucun doute : L'adieu au tigre.

Samedi 10, la journée mondiale de la population aura lieu comme chaque année le 11 juillet. Pour cette année 2010, l'UNFPA a choisi de privilégier le thème de l'éducation des filles.

Jeudi 8, Frank Fenner, un scientifique australien réputé, lance un bruyant et double pavé dans la mare de la bien-pensance. D’une part, il prédit que l’humanité ou au moins les sociétés organisées ne passeront pas notre siècle et surtout qu’il est trop tard pour inverser la tendance. D’autre part, Franck Fenner fait de la surpopulation la cause principale de cette terrible prévision.

Double attaque en effet contre ce que l'on entend généralement. D’abord parce que l’optimisme est de rigueur dans le monde médiatique où il semble que les oiseaux de mauvais augure soient rarement écoutés. Le message habituel est: mobilisons-nous, nous avons tout pouvoir ! Bien sûr, cet optimisme a un sens et l’existence d'associations comme Démographie Responsable en atteste : sinon, à quoi bon se mobiliser pour défendre une cause perdue ? Pour une médaille posthume que nous attribueront les derniers insectes survivants ? Pourtant, il semble également sain que les gens puissent dire exactement ce qu’ils pensent en dehors de toute pression médiatique et indépendamment de toute injonction d’efficacité : Frank Fenner pense que l’humanité va disparaître - il le dit - c’est son droit et nous devons l’écouter. Nous ne pouvons démentir ses propos que par la réflexion et non par un à priori. Notons aussi l’originalité du propos: la plupart des écologistes estiment que les espèces de grands animaux vont disparaître (cela hélas, fait presque l’unanimité). Lui, va jusqu’à l’homme. Il faut aussi remarquer le courage dont fait preuve M. Fenner en mettant la surpopulation comme cause première (il cite aussi la surconsommation) de la destruction de l’équilibre écologique du monde. Nous savons ici qu’il a raison et combien il est difficile de faire passer le message. Sur la disparition de l’humanité au cours du siècle, nous ne partageons pas son point de vue, au moins, dans les délais indiqués, mais nous pensons qu’en effet ce siècle sera le dernier pour la grande faune sauvage, et le plus dur pour l'espèce qui s’est longtemps placée en dehors du monde animal ou pour le moins, très au-dessus du reste du vivant. Les sociétés géantes et organisées telles que nous les connaissons auront bien du mal à résister à la crise écologique que nous préparons avec une persévérance diabolique. Le "toujours plus" pourrait bien nous mener au … "plus grand chose".

Dimanche 4, publication par Démographie Responsable de la Déclaration internationale conjointe intitulée « La politique démographique et l'environnement », d'ores et déjà signée par les organisations de 10 pays (Allemagne, Australie, Canada, France, Grande Bretagne, Italie, Nigeria, Norvège, Pays-Bas, USA).

Jeudi 1er, France 3 a récemment diffusé une émission consacrée aux dérives de l'industrie alimentaire. Il serait temps que ces dérives soient corrélées aux questions démographiques.

Juin 2010

Lundi 28, bilan du G8 très insuffisant, puisque l'engagement financier consacré à la santé maternelle ne se monte qu'à 5 milliards de dollars sur cinq ans alors que les attentes étaient du double, par an...

Retranscription de l'article de Malorie Beauchemin paru sur cyberpresse.ca

(Toronto) Échec. La réaction des organisations non gouvernementales, canadiennes ou internationales, est sans équivoque: le Canada a échoué à convaincre ses partenaires du G8 d'appuyer la cause de la santé maternelle et infantile.

L'annonce de la conclusion d'une entente pour un engagement de cinq milliards de dollars sur cinq ans pour le projet phare de ce sommet des pays riches a créé la consternation parmi les membres de la société civile.

« C'est moins que dans nos pires appréhensions, a lancé le directeur exécutif d'Oxfam Canada, Robert Fox. On demandait 10 milliards par année, on n'a même pas ça sur cinq ans. » Selon lui, le Canada a perdu de la crédibilité face à ses partenaires du G8 lorsqu'il a annoncé le gel de l'aide internationale canadienne dès l'an prochain.

Même son de cloche pour Gerry Barr, président du Conseil canadien pour la coopération internationale (CCIC).

« Clairement, il y a quelque chose qui a mal tourné dans les discussions. C'est un échec lamentable », a dit M. Barr, à l'issue du point de presse donné en soirée par le premier ministre Stephen Harper.

La majorité des ONG impliquées dans le dossier de la santé maternelle et infantile s'entendaient pour dire qu'un engagement de 30 milliards sur cinq ans était nécessaire pour aider les femmes et les enfants des pays en développement.

« Je pense que la moitié de ça, 15 milliards, aurait été satisfaisant, a estimé Teresa Chiesa, de CARE Canada. Même M. Harper avait l'air très déçu. Son langage corporel en disait long. »

Le président de l'organisme Aide à l'enfance Canada, David Morley, a pour sa part noté qu'au milieu de la crise, l'année dernière au sommet de L'Aquila, en Italie, les pays du G8 avaient promis 22 milliards de dollars pour la sécurité alimentaire.

« Avec l'apport d'autres pays et organismes, on arrive quand même à moins d'un tiers de cette somme pour les enfants, a dit M. Morley. Ce sont encore une fois les plus démunis de la planète qui vont en souffrir. »

Déçus, attristés, les organismes espèrent maintenant que cette fois-ci, les pays du G8 tiendront leur engagement, si petit soit-il. Le premier ministre Harper a promis d'assurer un suivi strict des progrès de l'initiative sur le terrain.

« Ce qu'on doit faire maintenant, de façon constructive, c'est de s'assurer que l'argent est dépensé efficacement », a conclu Dave Toycen, président et chef de la direction de Vision mondiale Canada.

 

Démographie Responsable et vraisemblablement les près de 1.300 signataires de la pétition en faveur de la gratuité de la contraception dans le monde attendaient beaucoup plus du G8 qui s'est tenu les 25 et 26 juin derniers et en particulier de ce que les canadiens avaient appelé « l'initiative de Muskoka ». En effet agir sur la santé maternelle, c'est mettre en œuvre des stratégies médicales et de planification familiale qui permettent de sauver la vie de nombreuses femmes et qui les aident à décider par elles-mêmes du rythme des naissances qu'elles désirent réellement, rythme qui, en tout état de cause, est bien inférieur à ce que leur environnement familial et culturel leur impose... Il est certain que le silence des médias (hormis Global Mag sur Arte) n'a pas aidé à la prise de conscience des citoyens et à la pression éventuelle qu'ils peuvent exercer sur leurs dirigeants. En vue du prochain sommet des Nations Unies sur le réchauffement climatique programmé à Cancun au Mexique (29 novembre au 10 décembre 2010), la mobilisation autour de la pétition déjà citée reste donc plus que jamais d'actualité...

Samedi 19, une semaine avant l'ouverture du G8 canadien, et alors que la pétition en faveur de la contraception a déjà recueilli plus de 750 signatures, un article de l'IRIN (service rattaché à l'ONU) vient nous rappeler l'impérieuse nécessité de parvenir à sa gratuité.

Lire l'article publié sur le site de l'IRIN : PHILIPPINES - Les femmes pauvres paient pour la contraception


Mercredi 16, lors d’un discours sur l’islam et l’environnement prononcé à Oxford le 9 juin dernier, le Prince Charles d'Angleterre a fait une large part à la question démographique.

Vous trouverez ci-dessous quelques extraits, fort instructifs, du discours de ce personnage haut placé, connu de longue date pour sa sensibilité écologiste.

« Lorsque je suis né en 1948, une ville comme Lagos au Nigeria comptait 300 000 habitants. Aujourd'hui, quelques soixante ans plus tard, elle en abrite 20 millions. Trente-cinq mille personnes occupent chaque mille carré (le "mille" carré étant égal à 2,56 km2) de la ville, et sa population augmente de 600 000 personnes par an. »

« J'ai choisi Lagos comme exemple. J'aurais pu choisir Mumbai, Le Caire ou Mexico ; où que vous regardiez, la population du monde augmente vite. Elle croît à hauteur de l'équivalent de la population entière du Royaume-Uni chaque année. Cela signifie que notre pauvre planète, qui a déjà du mal à soutenir l'existence de 6,8 milliards de personnes, va devoir d'une façon ou d'une autre en abriter plus de 9 milliards d'ici à cinquante ans. Dans le monde arabe, soixante pour cent de la population a aujourd'hui moins de trente ans. Cela veut dire, d'une façon ou d'une autre, que 100 millions d'emplois nouveaux vont devoir être créés dans cette seule région au cours des dix à quinze années à venir. »

« Je suis parfaitement conscient des projections à très long terme qui annoncent que la population pourrait décroître. D'ici à 150 ans, les tendances indiquent qu'il pourrait ne plus y avoir que 4 milliards de personnes, peut-être même 2 milliards, mais on ne peut échapper au fait qu'à court terme, d'ici à 50 ans, nous allons faire face à des problèmes monumentaux tandis que les chiffres exploseront. Aucune méga-ville ne saura rattraper ce rythme d'expansion afin d'assurer de bons soins, de l'éducation, du transport, de la nourriture et un abri pour tant d'hommes. La Terre non plus ne saura tous nous soutenir, alors que la demande et les pressions sur sa munificence, partout, s'intensifient à ce point. »

« De manière frappante, là où ces prêts sont gérés par les femmes de la communauté, le taux de la natalité a baissé. L'impact de ce genre de plans, de l'éducation et de la fourniture de services de planning familial a été très vaste. Alors que pendant les années 1980, les familles moyennes du Bangladesh avaient six enfants, le nombre moyen est descendu à trois. Mais alors que les méga-cités explosent comme elles le font, je crains que ce type de plans ne soit pas à même de soulager la misère (de beaucoup) de millions de personnes à moins que nous nous confrontions clairement et plus honnêtement que maintenant au fait que l'une des principales causes des forts taux de natalité demeure culturelle. »

« Cela pose quelques questions morales très difficiles, je le sais, mais chacun de nous ne porte-t-il pas la même responsabilité à l'égard de la Terre ? Il est sûrement temps de demander si nous pouvons en arriver à un point de vue qui permette d'équilibrer l'attitude traditionnelle par rapport à la nature sacrée de la vie humaine d'un côté, et de l'autre, les enseignements à l'intérieur de chaque tradition sacrée qui exhortent l'humanité à rester au-dedans des limites de la bienveillance et de la munificence de la Nature. »

 

Dans son discours, outre celle de la démographie, le Prince Charles aborde toute une série de questions, de la déforestation tropicale, aux dégâts causés par l’agriculture et la pêche intensive, en passant par la valeur économique de la biodiversité. Sur ce dernier sujet, il s’étonne de la frénésie médiatique entourant la crise bancaire actuelle comparé au peu d’intérêt que suscite la perte de biodiversité, qui entraîne pourtant, sur le plan économique, des pertes similaires, voire plus importantes. En tous les cas, cette crise, qu’elle soit environnementale ou financière, traduit en réalité une crise plus profonde mettant directement en prise l’Homme et la nature, dans ce qu’ils ont de plus intime. La solution ne pourra donc être uniquement trouvée, selon lui, dans la science et la technologie.

Vendredi 11, du 7 au 9 juin s’est tenue à Washington la plus importante conférence sur la santé maternelle jamais organisée : « Les femmes donnent la vie – 2010 » (Women Deliver 2010). La conférence a réuni plus de 3 500 participants venus de 140 pays en vue d’élaborer des solutions pour réduire les taux de mortalité chez les femmes dans les pays en développement. En ouverture de cette rencontre, le chef de l’ONU, Ban Ki-moon, a plaidé en faveur de l'amélioration de la santé des femmes enceintes, des jeunes mères et des enfants dans le monde. Dans un discours pré-enregistré, la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, a rappelé que la question de la santé maternelle et infantile sera abordée lors du prochain G8 et a promis une plus grande implication des États-Unis en la matière. La fondation Gates a déclaré, quant à elle, qu’elle allait investir 1,5 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. Des tables rondes ont été organisées sur les thématiques suivantes : améliorer l'accès à la contraception réversible de longue durée dans le monde entier, éliminer les inégalités d’accès au planning familial, autonomiser les jeunes femmes, améliorer les services et leur accès ou encore prévenir l'hémorragie du post-partum. Dans une déclaration d’engagement publiée avant la fin de la conférence, les parlementaires des différents continents ont demandé à leurs gouvernements plus de transparence dans l’allocation des ressources destinées aux femmes et aux filles. Ils se sont également engagés pour le renforcement des droits de la femme et de la jeune fille ainsi que pour la réduction des violences et la planification familiale. Notons également que lors de cette conférence, une déclaration pour un accès universel à la prévention du cancer du col de l'utérus a été publiée. Le but est d’atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD), notamment l’objectif 5 qui vise à réduire de 75% les décès maternels d’ici à 2015.

Alice Garnier

Lundi 7, « Après avoir vidé les mers et les forêts et après avoir réduits les animaux d’élevages à de la matière alimentaire, l'Homme s'attaque aux insectes.»

(Christofer Jauneau, developpementdurable.com).

Suite à la dernière conférence thaïlandaise de la FAO, quelques médias ont récemment traité d'un sujet dont l'originalité et la répulsion qu'il inspire ne sont sans doute pas neutres dans leur choix éditorial...

Le journal (31.05.10) a publié un (premier ? ) article qui annonçait la couleur- « Le développement de la consommation d'insectes comme substitut de la viande ou du poisson fait partie des pistes étudiées très sérieusement par plusieurs experts, dont ceux de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), pour assurer la sécurité alimentaire mondiale dans les décennies à venir. La FAO est en train d'élaborer des recommandations, et devrait, avant la fin 2010, encourager officiellement ses États membres à "maintenir et développer" leur consommation. »

Heureusement, Christofer Jauneau a approfondi la question et a pointé du doigt les « aberrations du consumérisme et de la surpopulation », en écrivant ce qui suit: « Afin de pallier le problème de la production de viande, véritable ruine pour la planète et les pays pauvres, les ingénieurs de la FAO ont très sérieusement émis l’idée que la consommation d’insectes (entomophagie) pourrait remplacer avantageusement les produits carnés habituels, lors d’une conférence à Chiang Mai, en Thaïlande. En effet, les 9 milliards d’individus attendus en 2050 commencent à poser un sérieux problème de disponibilité des ressources naturelles. Plutôt que de limiter comme il se doit la population humaine, ce qui choquerait les humanistes au grand cœur, les chercheurs veulent nous faire avaler des couleuvres. Enfin, des insectes… »

Dernière trouvaille pour lutter contre « l’insécurité alimentaire» : nous faire consommer des insectes ?

Faut-il rappeler qu'au même titre que les langues parlées, les religions ou les arts (ne parle-t-on pas d'art culinaire), il est clair que l'alimentation fait partie du socle de la culture des peuples. Vouloir à tout prix, comme l'écrit Le Monde: « lever l'obstacle du dégoût irrépressible qui s'empare du mangeur à la perspective de croquer une tarentule », sous prétexte que: « cette répulsion est loin d'être universellement partagée » s'apparente pour le moins à un non respect de la diversité culturelle. S'il est vrai qu'il n'y a pas suffisamment de terres arables pour nourrir correctement l'humanité future*, ni d'énergies disponibles pour lui assurer un certain bien-être, autant faire simple (plutôt que compliqué), traitons de la cause et pas uniquement des conséquences. La liste des restrictions est déjà suffisamment longue (consommation, chauffage, déplacements...), cessons d'en proposer régulièrement de nouvelles (plus que douteuses) sans évoquer en parallèle l'excès que représente la mise au monde d'un nombre pléthorique d'enfants. N'attendons pas le point de non-retour pour promouvoir la famille restreinte, expliquons à nos contemporain(e)s qu'il serait bon de s'autolimiter à 2 enfants et donnons leur les moyens d'y parvenir, avec entre autres la gratuité de la contraception pour tou(te)s...

* Rappelons néanmoins que certains affirment encore que la planète peut nourrir 12 milliards d'habitants…

Jeudi 3, le prochain G8 (qui doit avoir lieu au Canada à la fin du mois) commence à trouver un écho dans notre pays : signalons cet appel de l'organisation Oxfam France.

Mai 2010

Lundi 31, à l'occasion du sommet Afrique-France qui s'est ouvert aujourd'hui, le journal Le Monde avait mis en ligne il y a 3 jours la vidéo du débat qui a eu lieu le jeudi 20 mai dernier.

Vendredi 28, le 25ème sommet Afrique-France doit avoir lieu à Nice à partir de dimanche prochain.

Nice va accueillir du dimanche 30 mai au mardi 1° juin prochain, le 25ème Sommet Afrique – France. Celui-ci se déroulera en présence du président français et des délégations de 52 États africains représentés pour la plupart par leur Chef d’État ou de Gouvernement. Au cours de ce Sommet, de nombreuses questions seront abordées, à la fois sur le plan politique, mais aussi sur le plan économique.

Selon le Ministère des Affaires étrangères et européenne, le Sommet « connaîtra, une évolution importante : le Sommet s'ouvrira aux forces vives françaises et africaines. La spécificité des relations entre la France et l'Afrique tient en effet à ce qu'elles ne se limitent pas aux relations d'État à État, mais s'étendent également aux mondes économique, culturel et associatif. Ainsi, pour le Sommet de 2010 à Nice, 80 entrepreneurs français et 150 entrepreneurs africains, venant de toutes les régions du continent, seront conviés à participer aux travaux, de même que des organisations syndicales. Cette ouverture au monde économique et social sera une première dans l'histoire des Sommets Afrique - France ».

Or, le prochain G8, qui aura lieu à Muskoka (Canada) les 25 et 26 juin 2010, et qui ne compte pourtant en son sein aucun de ces 52 États africains, va se pencher sur le problème de la santé maternelle et infantile (500 000 femmes mourant chaque année de causes liées à la grossesse ou l'accouchement). Une grande partie de ces décès ayant lieu en Afrique subsaharienne, on ne peut que s'étonner que le sommet Afrique-France n'ait pas, lui aussi, mis cette question qui le concerne au premier chef à son ordre du jour.

Par ailleurs, de nombreuses publications récentes ont fait état de la situation démographique préoccupante de cette même partie du continent, celle-ci ayant vu sa population multipliée par 3 ou 4 depuis la période des indépendances: Niger (4,9), Sénégal (4,2), Burkina Faso (3,5). Sachant que les prévisions sont encore au doublement des effectifs d'ici 2050, on ne sait si à défaut d'y être exprimée, cette problématique sera à l'esprit de certains des participants.

Et pourtant, quelles que soient les réformes envisagées, les coopérations ou les aides entre les différents partenaires africains et européens, si la question de la croissance démographique explosive de la région continue à être occultée, et ce pour de multiples raisons avouables ou inavouables (laisser faire ou natalisme des uns, peur de fâcher ou de perdre des marchés des autres), on peut malheureusement être sûr que la situation déjà dramatique des peuples concernés continuera à empirer.

Seule une démographie responsable pourrait, à terme, permettre d'atténuer les crises majeures qui, de toute façon, interviendront dans les années ou les quelques décennies à venir. Les dirigeants présents à Nice porteraient une lourde responsabilité en continuant à ignorer ces réalités.

Jeudi 27, récent article à lire sur le site LesEchos.fr où il est fortement question de la croissance démographique de l'Afrique subsaharienne.

Vendredi 21, hier soir jeudi, s’est tenu à l'amphithéâtre du journal Le Monde un débat intitulé: « Afrique, le temps du rebond ? ».

Jeudi 20, signalons la récente mise en ligne d'une vidéo, concernant l'Inde, qui montre les difficultés rencontrées par une partie de la population du fait de l'insuffisance de planification familiale.

L'Agence France Presse vient de mettre en ligne une courte vidéo (2'12'') intitulée La démographie, principale cause de la pauvreté indienne. On y découvre tout d'abord le cas d'une jeune femme, mariée à 14 ans, mère aujourd'hui de 5 enfants et qui doit faire face (seule) dans la vie de tous les jours à ces naissances trop nombreuses dues à la volonté de son (ancien) mari.

Se basant sur la demande non satisfaite de contraception, un représentant local du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), dit ensuite que les familles sont prêtes à planifier les naissances. La dernière partie du reportage modère cette déclaration.

Précisons que le taux de natalité de l'Inde est encore de 2,63 enfants par femme et qu'à ce rythme, comme le souligne le commentaire « l'Inde aura rattrapé la Chine dans moins de 20 ans ».

Mercredi 12, selon la Convention sur la diversité biologique, qui vient de rendre publique lundi dernier sa 3ème édition du "rapport sur les perspectives mondiales de la biodiversité": « une perte massive de biodiversité est de plus en plus probable ».

A l'occasion de la publication de la 3ème édition* du rapport sur les "perspectives mondiales de la biodiversité", un communiqué de presse a été rendu public. En voici quelques extraits :

« Le monde a échoué dans l'atteinte de l'objectif qu'il s'était fixé de parvenir à une réduction significative du taux de perte de biodiversité d’ici à 2010, année internationale de la biodiversité ».

« La perte massive de biodiversité est de plus en plus probable (…) plusieurs "points de basculement" sont près d'être franchis, ce qui conduira les écosystèmes vers des états où ils seront moins productifs et desquels ils ne pourraient que difficilement revenir ».

« Ces points potentiels de basculement comprennent le dépérissement de vastes zones de forêt amazonienne, en raison de l'interaction entre les changements climatiques, la déforestation et les incendies. Ceci aura des conséquences néfastes pour le climat mondial, les précipitations régionales et entraînera une extinction généralisée de certaines espèces ».

« Les points de basculement incluent également la modification de l'état de nombreux lacs d'eau douce et celle de nombreux organismes vivant dans les eaux intérieures vers l'eutrophisation. Les algues pourraient alors proliférer et finalement devenir dominantes, du fait de modifications provoquées par l’accumulation de nutriments. Ceci provoquerait l'asphyxie de nombreux poissons vivant dans les lacs concernés et la perte d’installations dédiées aux loisirs et au tourisme. »

« Parmi les éléments pouvant être inclus dans une stratégie future destinée à réduire cette perte de biodiversité et éviter les pires conséquences entrevues par les auteurs de l’étude publiée aujourd'hui, figurent entre autres, la conduite d'interventions directes continues et intensifiées, comme l'agrandissement et le renforcement des zones protégées; une efficacité accrue dans l'utilisation des terres, de l'énergie, de l'eau douce et des matériaux afin de satisfaire la demande grandissante provenant d’une population en croissance; l'utilisation de mesures d'incitation commerciales; l'éducation, et la sensibilisation du public. »

Le directeur exécutif du programme de l’ONU pour l’environnement, Achim Steiner a par ailleurs déclaré: « L'humanité a fabriqué l'illusion que nous pouvons nous passer de la biodiversité : la vérité est que nous en avons besoin plus que jamais sur une planète de six milliards d’individus qui se dirige vers plus de neuf milliards d’individus. »

Quant à Ahmed Djoghlaf, secrétaire exécutif de la Convention de l’ONU sur la biodiversité, il fait aussi référence à la population, dans une interview à Radio Canada: « Le problème de la sécurité alimentaire, le problème de la raréfaction de l’eau, le problème de nourrir 9 milliard de personnes avec une planète qui se rétrécit de plus en plus rapidement, avec moins de terres agricoles, plus de villes, plus d’urbanisation… » .

Enfin, en préambule de cette dernière interview, son auteur, le journaliste canadien Pierre Maisonneuve, avait d'ailleurs lui-même déclaré: « Sans la pilule, on peut se demander ce que serait la pression humaine sur la biodiversité au moment même où l'ONU dépose un important rapport sur l'empreinte de l'humanité sur la biodiversité ».

 

Bien qu'étant clairement évoquée, la croissance démographique ne semble pas être un facteur sur lequel la convention sur la diversité biologique semble vouloir influer. « Selon les experts, cinq facteurs peuvent expliquer cette perte, quasiment inexorable, de la biodiversité : le changement de l'habitat, la surexploitation des ressources, la pollution, les espèces exotiques envahissantes et les changements climatiques. La cause de tous ces maux est unique : les gouvernements minimisent le rôle pourtant essentiel de la biodiversité. Or, comme le rappelle Ahmed Djoghlaf, "c'est la vie sur Terre qui est en jeu". Avant d’ajouter que l'espèce la plus menacée sur terre n'est autre que celui qui orchestre sa propre disparition : l'homme. »

Les cinq facteurs cités plus haut étant tous dus à la croissance permanente de la présence et des activités humaines, Démographie Responsable demande donc aux responsables de l'ONU de se pencher sérieusement sur l'opportunité d'un appel international à la limitation volontaire des naissances, seule mesure permettant d'arrêter notre inexorable marche vers le gouffre…

Mardi 11, nous avons lu avec intérêt le dossier « Crise, réchauffement, surpopulation : faut-il encore faire des enfants ? » paru dans le numéro de VegMag de mai / juin 2010.

L'article principal, fort bien écrit, est signé par Méryl Pinque. Intitulé « La reproduction du néant » il exprime un point de vue très pessimiste que beaucoup partageront néanmoins. En attestent ces quelques citations: « L'anthropolâtrie fait des ravages ; À surpeupler le monde, ce n'est pas la vie qui triomphe, mais la mort ; Nous nous reproduisons alors que la planète ne nous supporte plus ; Nous vivons sur une Terre qui, par notre faute, est en train de mourir, mais nous continuons d'engendrer, confiants dans le génie d'une espèce qui, pourtant, sème la destruction partout où elle advient, jusqu'à se condamner elle-même ; Dans le triste néant qui s'avance, l'explosion démographique a la responsabilité capitale ; La surpopulation est le danger numéro un qui menace la survie planétaire ; Nous périrons de notre vanité. »

Avril 2010

Samedi 25, le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) vient de publier un nouveau document pour promouvoir la planification familiale, intitulé « Les contraceptifs sauvent des vies ».

Vendredi 2, « Il n'y a pas de santé maternelle sans santé reproductive » a déclaré Mme Hillary Clinton présente, avec les autres ministres des affaires étrangères du G8, à une réunion préparatoire, du prochain sommet du groupe, qui a eu lieu en début de semaine.

« Il n'y a pas de santé maternelle sans santé reproductive. Et la santé reproductive inclut la contraception, la planification familiale ainsi que l'accès légal et sécuritaire à l'avortement » a déclaré la secrétaire d'État américaine lors de la réunion préparatoire, du prochain sommet du G8, qui a eu lieu les 29 et 30 mars derniers à Gatineau (Canada). Mme Clinton a indiqué que la position américaine est de promouvoir la contraception comme un moyen de prévenir l'avortement et elle a qualifié l’extraordinaire taux de décès en couche, résultat d’un manque de planification familiale, de « grande tragédie ».

Elle a par contre ajouté « j’ai toujours cru que le gouvernement ne devait pas intervenir dans des décisions aussi intimes et on peut voir, à travers l’histoire, ce qui arrive lorsque les gouvernements le font », faisant notamment référence à la politique de « l’enfant unique » en Chine, qui a souvent conduit à l’avortement et, à l’opposé, à celle des « cinq enfants » promue par l’ancienne Roumanie communiste et qui provoqua l’abandon de nombreux enfants dans des orphelinats. Par ces déclarations, pourtant mesurées, Mme Clinton met néanmoins les points sur les "i", face aux dirigeants canadiens actuels qui sont très réticents sur le sujet (voir cet article). Rappelons que l’enjeu est de taille puisqu’il s’agit de prévenir les grossesses précoces ou trop rapprochées qui provoquent les décès de près de 500 000 femmes tous les ans.

Lire l'article de Radio-canada.ca

Mars 2010

Lundi 29, initiative en faveur de la planification familiale, de la part d'un groupe de femmes médecins et avocates congolaises.

Dans la province du Kongo central (Bas Congo) un groupe de femmes médecins et avocates se sont déplacées dans la ville de Kinzau-Mvuete (située à 70 km de Matadi, capitale provinciale) pour sensibiliser leurs compatriotes à l'existence des méthodes de planification familiale.

Elles sont intervenues en différents lieux, tout d’abord en public sur un marché où elles ont parlé, entre autres, avec une jeune maman qui a déjà donné naissance à 9 enfants. Elles se sont ensuite entretenues avec leurs collègues du centre de santé de la ville où elles ont appris que « 75 adolescentes de 13 à 17 ans sont tombées enceintes en 2009 », suite en partie à des violences sexuelles.


Comme en témoignent ces deux clips ( 1 et 2 ) où, avec un certain humour, sont mises en évidence quelques raisons de la forte natalité que connaît le pays, les autorités congolaises sont parfaitement conscientes du problème (la moyenne de 5,79 enfants par femme étant en elle-même suffisamment éloquente) et cherchent (peut-être encore trop modestement) à intervenir sur le sujet. L'aval du gouverneur de la province du Kongo central à l'initiative citée au début le prouve aussi.

Vendredi 26, des experts du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), ont rendu public (le 24/03/2010) un rapport pointant la situation alarmante des gorilles, lors de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction.

REUTERS/SEBASTIAN DERUNGS

Les gorilles pourraient disparaître en Afrique d’ici quinze ans. Les raisons sont diverses : augmentation de la consommation de viande de brousse, dégradation de leur habitat (notamment due à l’expansion agricole et l’exploitation forestière illégale), capture des petits gorilles pour les vendre comme animaux de compagnie ou de collection ou encore virus Ebola. Seuls 700 d’entre eux subsistent dans le monde, la moitié vivant dans les monts Virunga à la frontière entre le Rwanda, l’Ouganda et la République démocratique du Congo (RDC), le deuxième foyer de peuplement (250 à 300 gorilles), se situant à la frontière entre le Nigeria et le Cameroun.

Concernant l’augmentation de la consommation de viande de brousse, on relève en effet que pour les populations locales qui souffrent, dans leur grande majorité, de problèmes de sous-nutrition, la viande de brousse constitue une source de protéine. A cela s’ajoute la croyance dans les vertus curatives et fortifiantes de cette viande. Les "amateurs d’exotisme" sont également de plus en plus nombreux. Au total ce sont 3,4 millions de tonnes de viande de brousse qui sont vendues chaque année.

Notons que la Convention internationale sur le commerce des espèces sauvages menacées, dont la conférence se tenait jusqu'à hier (25 mars) à Doha, au Qatar, devait également s’entretenir sur les moyens nécessaires pour faire davantage pression sur les autorités zimbabwéennes afin qu’elles renforcent la lutte contre le braconnage des rhinocéros.

En quatre ans, le Zimbabwe a perdu un quart de sa population de rhinocéros. Ces derniers sont chassés, quant à eux, pour leurs cornes auxquelles sont attribuées des vertus médicinales (utilisation d’extraits pour stimuler la libido et tenter de guérir le cancer). Les braconniers sont de mieux en mieux armés et faiblement sanctionnés lorsque, malgré l’absence de moyens dont disposent les personnes chargées de les traquer, ils sont toutefois arrêtés.

Pour tenter de sauver les espèces qui peuvent encore l’être, Démographie Responsable appelle à agir sur 2 fronts. A court terme, avec l’aide financière occidentale, renforcer la surveillance des zones protégées*, quitte à les rendre partiellement hermétiques et condamner les trafiquants à des peines extrêmement sévères. Ensuite, partant de l'évidence que la cause profonde de l'élimination de la grande faune sauvage est l'impact anthropique excessif sur le milieu (cette catastrophe n'aurait même pas eu lieu si notre effectif était resté à un niveau raisonnable), pour le long terme, afin d'assurer la pérennité des espèces qui auront pu être sauvées, nous demandons aux autorités internationales de faire baisser la pression humaine sur la biodiversité en incitant tous les pays concernés à s'investir dès maintenant dans la diminution de leur taux de natalité.


* Le Monde, qui tient ses informations de Christian Nelleman (PNUE), indique que dans le parc national de Virunga en RDC, près de 200 gardes ont été tués en quinze ans. Selon ce responsable, le mandat de la force de maintien de la paix sur place, la MONUC (Mission de l’Organisation des Nations Unies en RDC) devrait être étendu au contrôle des ressources naturelles.

Jeudi 25, - N'Djamena (capitale du Tchad) reçoit, pendant 2 jours, les dirigeants des pays du Sahel pour le 15ème sommet du Comité permanent Inter-Etats de lutte contre la sècheresse (CILSS)

Face à l’explosion démographique des pays du Sahel, les ressources en eau, qui elles ne sont pas extensibles, doivent impérativement être mieux gérées. Ceci étant, seule cette seconde partie de la problématique sera abordée au sommet du Comité permanent inter États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) qui se tient aujourd’hui et demain (25 et 26 mars 2010) dans la capitale tchadienne N'Djamena. Cette rencontre a lieu au moment même où la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant rouge (FICR) tire la sonnette d’alarme sur la crise alimentaire vers laquelle se dirige le Niger et où les éleveurs ouest-africains lancent un appel de détresse face à la sécheresse et la famine qui les menacent ainsi que leur bétail. Sont présents cinq présidents (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Sénégal, et Tchad ), un premier ministre (Niger) et deux ministres de l'Agriculture (Guinée-Bissau et Gambie). Le sommet sera entre autres marqué par la signature d'un accord partenarial avec des bailleurs et la mise en place d'une coalition mondiale intitulée « Maîtriser l'eau pour faire reculer la faim au Sahel ». On ne peut que saluer cette coordination des efforts et l’investissement des bailleurs internationaux, mais on regrettera qu’une fois de plus, la situation démographique des pays concernés ne soit pas abordée. Jusqu’à quand les élites dirigeantes pourront-elles fermer les yeux sur la cause profonde de tous les maux dont souffrent et vont encore souffrir longtemps leurs populations démunies?

Pour aller plus loin : Rfi.fr


- Kigali (capitale du Rwanda), accueille cette semaine une conférence portant sur les moyens d’équilibrer la population et le taux de croissance économique en Afrique.


Des experts en planification familiale et des décideurs politiques de douze pays africains (Burundi, République Démocratique du Congo, Éthiopie, Kenya, Madagascar, Malawi, Mali, Nigeria, Ouganda, Rwanda, Tanzanie, Zambie) se retrouvent pendant toute cette semaine à Kigali (capitale du Rwanda), pour étudier les moyens d’équilibrer la population et le taux de croissance économique en Afrique. Selon l’Agence de Presse Africaine (APA), la ministre rwandaise de la promotion de la Famille, a déclaré: « Certains pays ont mis en place des politiques et des stratégies visant à réduire la croissance démographique, mais il n’y a toujours pas d’équilibre entre la croissance démographique et l’économie chez la plupart des pays africains ».

On ne peut que se réjouir que la relation entre ces deux taux de croissance (démographique & économique) commence à être prise très au sérieux par certains décideurs africains.

A ce sujet, Jean-Pierre Guengant, démographe à l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD), écrit : « Jusque dans les années 1990, nombre de travaux économétriques arrivaient à la conclusion que les relations entre croissance démographique et croissance économique étaient peu robustes. Des travaux récents mettent en évidence de nouveaux facteurs non pris en compte par le passé, tels que les composantes de la croissance démographique et l’évolution des structures par âges. Ainsi, les effets d’une croissance démographique résultant d’une faible mortalité et d’une faible fécondité, apparaissent plus favorables au développement à travers les modifications des comportements induites par l’allongement des espérances de vie, et la nécessité d’investir dans la santé et l’éducation des enfants et non dans leur nombre. Par ailleurs, le maintien d’une forte croissance démographique apparaît avoir un rôle dépressif sur l’économie à travers l’augmentation des taux de dépendance*. Un groupe d’économistes attribue ainsi plus de la moitié de l'écart entre le taux de croissance par tête entre 1960 et 2004 calculé pour l'Afrique subsaharienne et celui calculé pour un groupe d’autres pays en développement à des facteurs démographiques, et plaide en faveur d’une accélération de la transition démographique. »

* Le taux de dépendance mesure le rapport entre ce qu’on appelle conventionnellement les dépendants (la population âgée de 0 à 14 ans et celle âgée de 65 ans et plus), et la population active potentielle adulte âgée de 15 à 64 ans.


Mercredi 24, menace de crise alimentaire : le Niger risque de connaître une nouvelle famine en juin prochain.

Le Niger, qui détient le triste record de la natalité mondiale, est en passe de connaître de très graves problèmes alimentaires. La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant rouge (FICR), vient de publier un communiqué de presse dans lequel Mr Youcef Ait-Chellouche (coordonnateur de la gestion des catastrophes de la Fédération pour l’Afrique de l'Ouest et du Centre) déclare: « Une aide s'impose de toute urgence pour éviter une famine de grande ampleur. Nous nous attendons à un pic de la pénurie alimentaire en juin. » Face à cette situation, qui trouverait en partie son origine dans l'insuffisance des précipitations atmosphériques, la FICR a lancé lundi 22 mars à Dakar, un appel de fonds de 677.278 euros. Ceux-ci serviront notamment à distribuer des céréales et des semences aux agriculteurs.

Le média sénégalais Walf Fadjri écrit à ce sujet « Mais dans l’humanitaire, la communauté internationale est souvent habituée à faire face à la réponse et non à la prévention. Ainsi, "il y a lieu de changer de stratégie dans l’humanitaire", soutient Youcef Ait-Chellouche. »

Sans vouloir détourner les propos de ce dernier, Démographie Responsable pense que ce changement de stratégie pourrait aussi prendre en compte le problème de la natalité excessive que connaît le Niger (plus de 7 enfants en moyenne par femme). En effet l'augmentation exponentielle du nombre de "bouches à nourrir" n'est pas compatible avec le potentiel agricole du pays. Au-delà de l'aide d'urgence, qu'il faut bien évidemment apporter, une politique d'éducation des populations et d'aide à la planification familiale, doit donc impérativement être mise en œuvre.

Lundi 22, une énorme tempête de sable balaye la Chine, obligeant les habitants des zones touchées à porter des masques et des écharpes pour se protéger.

La plus forte tempête de l'année vient de s'abattre sur la capitale chinoise Beijing. D'après l'académie des Sciences chinoises, le nombre des tempêtes de sable a été multiplié par six en 50 ans, pour atteindre une douzaine par an. Ce phénomène dont la fréquence et l'ampleur n'a donc rien de "naturel" est en fait dû à la progression des déserts. En effet ceux-ci recouvrent aujourd'hui le tiers du pays. La sécheresse ne faisant qu'accentuer bien évidemment leur progression, cette extension des surfaces perdues est causée par la déforestation, la surexploitation des sols, et bien évidemment la déjà trop forte population de la région.

Espérons que les dirigeants du pays ne succomberont pas aux "sirènes" qui au sein même de l'appareil d'état appellent à revenir sur la politique familiale. Ces événements spectaculaires, et d'autres encore, s'ils sont correctement expliqués, pourraient même avoir une vertu pédagogique et permettre enfin aux citoyens du pays d'adhérer librement à cette politique sans qu'il soit besoin de pérenniser des mesures coercitives qui ne respectent pas les droits humains.

« Les forêts précèdent les civilisations, les déserts les suivent. »

Chateaubriand

Dimanche 21, l'aide au développement est à l'ordre du jour du prochain sommet du G8, en juin, en Ontario (Canada): la contraception y sera-t-elle aussi évoquée?

Samedi 20, "nous" fêtons aujourd'hui le 40e anniversaire de la francophonie…

En ce jour anniversaire du 20 mars, comment ne pas se réjouir, à priori, du fait que la langue française soit de plus en plus utilisée dans le monde. Il faut en effet savoir que le nombre de personnes parlant "notre" langue est estimé à 200 millions, dont près de la moitié (96 millions) vit en Afrique et que celle-ci est le principal réservoir de progression. D'ailleurs le "dynamisme démographique", comme certains disent, de ce continent conduira (selon les projections) à 700 millions de francophones dans le monde en 2050. Cependant, sans vouloir jouer les rabat-joie, constatons que cette progression du français sera due, presque uniquement, à la naissance de près de un demi milliard d'êtres humains supplémentaires, avec pour conséquence une pression anthropique accrue sur le milieu, des dégâts environnementaux et in fine humains.

En réalité, tous ces éléments ne devraient-ils pas plutôt nous alarmer ?

Vendredi 19, la faible natalité de la Corée du Sud semble poser un problème à ses dirigeants puisqu'ils sont en train de revenir sur leur politique de tolérance vis-à-vis de l'avortement.

Comme le rapporte l’article du Nouvel Observateur, en réalité il existe depuis 1953 une loi interdisant l’IVG, sauf dans les cas extrêmes. Cependant, les autorités ont longtemps fermé les yeux car l’accroissement démographique était jugé trop important (il a d’ailleurs conduit le pays à doubler sa population en 50 ans). Mais aujourd’hui, avec un taux de natalité de 9,93 pour 1000 et 1,24 enfants par femme, le pays se retrouve classé (par taux décroissants) au 198ème rang sur 223 et va devoir faire face à divers problèmes sociaux-économiques.

Aucun signal fort n’ayant encore été donné de la part de la communauté internationale pour appeler à la modération les pays à forte natalité, il n’y a rien d’étonnant à ce que ceux qui se trouvent dans le cas contraire cherchent à faire repartir un tant soit peu la leur. Tant qu’aucune politique claire ne sera décidée au niveau de la planète, c’est le « chacun pour soi » qui continuera à primer…

Dimanche 14, signalons le récent lancement d’une pétition d'Amnesty International pour améliorer la santé maternelle au Burkina Faso.

Comme il a déjà été plusieurs fois rappelé sur ce site, les grossesses non désirées sont un fléau pour les femmes qui les subissent, elles les empêchent ensuite de s'occuper comme il faudrait de leurs enfants et plongent souvent les familles dans la misère. Mais ce que révèle le rapport d'Amnesty International, c'est qu'en plus les femmes peuvent aussi y laisser la vie...

Mardi 9, le Nigeria, géant africain, vient de connaître un nouveau drame.

Plus de 500 personnes ont été massacrées dans la nuit de samedi à dimanche au Nigeria dans l'État central du Plateau. Des éleveurs musulmans ont assassiné à coups de machettes des agriculteurs chrétiens. La religion est cependant loin d’être la cause première de ces tueries. En effet selon Ouest France Mgr Onayiyekan, l'archevêque d'Abuja [capitale du Nigéria] a déclaré: « On ne se tue pas à cause de la religion, mais pour des revendications sociales, économiques, tribales, culturelles ». En réalité le conflit oppose des éleveurs "fulanis" à des "beroms", cultivateurs sédentaires, qui se disputent des terres très fertiles.

Le site Afrique en ligne ne dit pas autre chose: « La volonté de contrôler les terres fertiles est la raison des violences incessantes qui opposent les populations locales à majorité chrétienne et animistes aux éleveurs/migrants musulmans Ces violences interviennent après celles perpétrées dans l'autre sens en janvier dernier et qui avaient fait entre 300 et 400 morts dans ce secteur, essentiellement des musulmans. Pour démographie responsable, il est clair que dans une perspective de pénurie de terres agricoles, la situation démographique du pays aggrave la situation. Le Nigeria est le pays le plus peuplé d'Afrique (158 millions d'habitants), sa population a été multipliée par plus de 4 en 60 ans, le nombre moyen d'enfants par femme est supérieur à 5 et la population pourrait avoir été multipliée par 8 en un siècle… Si les autorités de ce pays, aidées par la communauté internationale, n'arrivent pas à stopper cette croissance folle de leur population, il est évident que de tels drames ne pourront que se reproduire et ce à des échelles encore bien plus importantes. Seule la mise en œuvre d'une politique de démographie responsable serait à même d'atténuer ces tensions permanentes.

Samedi 6, l'inauguration du premier centre de planification et d'éducation familiale de Guyane a eu lieu mercredi dernier 3 mars 2010.

D'après France-Guyane.fr « l'équipe du centre, composée d'un gynécologue, d'une conseillère conjugale et familiale et d'une infirmière, accueille toute personne, mineure comme majeure, qui souhaite obtenir une contraception, la pilule du lendemain ou une interruption volontaire de grossesse. Les préservatifs (…) sont distribués gratuitement. Des ordonnances de pilules, ou d'autres moyens de contraception, peuvent être délivrées. »

Ce structure était très attendue, car l'indice synthétique de fécondité du département est encore de 4 enfants par femme (contre 1,87 en métropole). Un graphique accessible grâce à ce lien (en milliers d'habitants) donne une idée de cette croissance excessivement élevée: multiplication de la population par 5 en 40 ans. Enfin, comme l'écrit l'INSEE : « Le taux de natalité, soutenu par la fécondité hors norme, reste très élevé (plus de 30 ‰). Le processus de transition démographique est en cours en Guyane ». A ce sujet, Démographie responsable suggèrerait volontiers aux pouvoirs publics de donner un petit coup de pouce à ce fameux "processus"...

Dans cette perspective, il nous semble maintenant urgent d'ouvrir d'autres centres** et en particulier à Saint-Laurent-du-Maroni dont la proximité avec le Suriname permettrait aussi de rendre service aux femmes de ce pays qui viennent souvent y accoucher. En effet, le centre hospitalier Frank Joli a recensé 1878 accouchements l'an dernier et toujours d'après France-Guyane.fr « à la maternité de l'hôpital de Saint-Laurent, près de la moitié des femmes interrogées [par l'Inserm] était sans papiers. 60% étaient de nationalité étrangère ou sans nationalité (4,9%). Elles ont choisi d'accoucher à Saint-Laurent d'abord pour la qualité des soins (51,5%), la proximité géographique (45,5%) et des raisons familiales (12,1%). L'éventuelle possibilité de pouvoir bénéficier d'allocations familiales ou d'une régularisation n'est que peu évoqué (...) La majorité d'entre elles ont dit qu'elles retourneraient au Suriname après avoir accouché... mais qu'elles continueront à faire suivre leur enfant à l'hôpital de Saint-Laurent. »


Selon Wikipedia: « 96 % du territoire est couvert d'une forêt équatoriale qui reste parmi les plus riches et les moins écologiquement fragmentées du monde. Cette forêt équatoriale est une forêt primaire à très haut niveau de biodiversité (hot-spot, parmi les plus riches au monde), protégée par un tout nouveau parc national et six réserves naturelles ». Une des vocations prioritaires de la Guyane étant d’être une réserve de biodiversité, nous devons impérativement ralentir, voire stopper la croissance de la pression démographique humaine sur le milieu naturel.

Vendredi 5, invité ce matin à la matinale de France Inter, Nicolas Stern a répondu de façon intéressante à une question concernant la croissance démographique.

Nicolas Stern est entre autres l’auteur du rapport Stern sur l’économie du changement climatique. Il est aussi titulaire pour l'année 2010 de la chaire "Développement durable" au Collège de France

« Aujourd’hui nous sommes près de 7 milliard d’habitants sur la Terre. Compte tenu de la structure de la population, du nombre de femmes en âge de procréer et d’une mortalité qui est en baisse (et c’est une très bonne chose), il est très probable que la population mondiale sera de 9 milliards en 2050. Les politiques visant à réduire les taux de natalité sont de bonnes politiques, ce sont des politiques d’éducation des femmes, d’accès à la santé. Ce sont des politiques qui permettent de promouvoir les droits des femmes, mais qui ont également une importance du point de vue de la natalité. Ce sont des politiques que nous devons poursuivre. »

Jeudi 4, « Sommes-nous trop nombreux? », c’est la question que se pose Alternatives Économiques dans son dernier hors-série (n°84).

L'auteur de l'article (Louis Maurin) commence par rappeler qu'il s'agit là d'une question récurrente, mais qu'après coup, l’humanité y a toujours répondu positivement: « A la fin des années 60, la population mondiale ne comptait encore que 3 milliards d’habitants (…) et l’on s’inquiétait déjà des perspectives d’avenir: on imaginait mal la planète capable d’accueillir 7 milliards d’individus 50 ans plus tard. C’est pourtant le cas aujourd’hui ». Ce à quoi on peut tout de même objecter que le doute ne concernait pas réellement la "possibilité" de l’accueil, mais le fait que celui-ci se fasse dans des conditions "acceptables". Or de ce point de vue, nous sommes loin du compte puisque 1 milliard de personnes sont sous-alimentées (dont 80% sont des ruraux) et [ce ne sont donc pas les mêmes] un citadin sur trois vit dans un bidonville (soit un milliard de personnes à l’échelle de la planète), et ce sans électricité, ni eau, ni accès aux services de base.

Et donc, en ne prenant en compte que ces deux critères (alimentation déficiente & habitat insalubre), il y a près d’un humain sur deux qui depuis la fin des années 60 n’a pas été accueilli dignement (et c’est un euphémisme)…

L’article lui-même fait d'ailleurs état d’une autre source de l’ONU selon laquelle « près des 2/3 des habitants des villes d’Afrique subsaharienne vivraient entassés dans des bidonvilles ». Parlant ensuite d’une « schizophrénie de la population mondiale », l’article met en parallèle les pays riches « qui se lamentent de ne plus faire assez d’enfants » [notons au passage que cette plainte est surtout diffusée par certaines "élites", mais qu’il n’est pas sûr qu’elle soit reprise par les populations elles-mêmes car sinon ces dernières agiraient peut-être différemment], les pays en voie de développement avec leurs taux de natalité « qui se rapprochent des tendances occidentales », et les pays pauvres qui ont encore une "démographie galopante": « Depuis 1970, les pays pauvres ont déjà accueilli trois milliards d’êtres humains supplémentaires. C’est d’ailleurs en partie pour cette raison que la situation de leur population s’est peu améliorée et que la pression humaine sur l’environnement s’est encore accrue, notamment par le biais de la déforestation ».

Sachant donc que les pays les plus démunis "devraient" encore accueillir 2,2 milliards d’individus supplémentaires, le journaliste se pose la question de la "faisabilité": il parle de « difficultés considérables », souligne que « la Terre ne pourra pas supporter la généralisation à toutes les régions du globe des modes de production et de consommation des pays riches » et qu'il incombe à leurs habitants de transformer leur mode de vie tant dans le domaine de l'alimentation: si tous les Terriens mangeaient autant de viande que les américains « les récoltes actuelles de céréales ne nourriraient que 2,5 milliards de personnes »), que dans celui de la locomotion: « Si toute la planète vivait à l'heure américaine, elle serait envahie par 7 milliards de voitures contre un milliard aujourd'hui. Notre environnement n'y résisterait pas ».

Il ajoute à juste titre que « il serait immoral - et de toute façon impossible d'empêcher - les habitants des pays en développement de profiter des bienfaits de la société de consommation dont jouissent aujourd'hui les pays riches au motif qu'il faudrait préserver la planète ».

Comme nous l’avons déjà dit à plusieurs reprises, nous souscrivons à ces mesures d’économie et à ce changement de mode de vie, car la situation est d'ores et déjà insoutenable (sur le plan humain comme il a déjà été rappelé au début, mais aussi sur celui des dérèglements climatiques et de la saignée pratiquée sur la faune sauvage), cependant nous émettons des doutes sur la possibilité de transformation « de fond en comble » dont il est question dans la conclusion de l’article (voire la récente tragi-comédie de la "contribution carbone" française). Par ailleurs, nous pensons que l'argumentation invoquée par les démographes n'est pas honnête: en effet les prévisions pour 2050 ne sont en rien inéluctables. Un sursaut démocratique, que des organisations (comme Démographie Responsable) cherchent actuellement à promouvoir, pourrait très bien pousser la communauté internationale à mettre en œuvre des politiques favorables à la baisse des taux de natalité, et ce par le biais de mesures consensuelles maintes fois détaillées sur ce site.


Février 2010

Vendredi 19, à l'occasion du coup d’État au Niger, il semble utile de rappeler que le pays détient le triste record de la natalité mondiale avec une moyenne de plus de 7 enfants par femme.

Le Niger possède un sous-sol très riche en uranium, minerai très convoité actuellement. Et donc les pressions liées à cette manne financière, conjuguées aux modifications de la constitution par le précédent chef de gouvernement, suffiraient amplement à expliquer le coup d'État que le pays vient de connaître.

Ceci étant, la croissance démographique du Niger, joue un rôle non négligeable dans le fait que le pays soit classé dernier* (182ème) en ce qui concerne l'Indice de Développement Humain (IDH). Les chiffres parlent d'ailleurs d'eux-mêmes : en 1950 le pays comptait 2,5 millions d'habitants ; en 2010 il y en a déjà 15,9 millions (multiplication par 6) ; les prévisions pour 2050 sont de 58,2 millions (multiplication prévue par 23 en un siècle !). Une croissance analogue sur la même période aurait amené un pays comme la France à une population de près d'un milliard d'habitants… Même si cette comparaison fait abstraction de conditions initiales différentes, on comprend bien l'impossibilité pour les nigériens de s'en sortir correctement sans la mise en œuvre d'une véritable politique de démographie responsable.

Mercredi 17, la même semaine où Le Point fait sa "une" sur le risque démographique, le gouvernement démarre une campagne publicitaire pour le grand emprunt mettant en scène une Marianne enceinte… Télescopage vu par l'OBS vu par Le Monde


Samedi 13, sortie jeudi de cette semaine d'un numéro à ne pas manquer.








Mardi 9, hier soir aux informations télévisées de "la une" et de "la deux", un même sujet préoccupant: le recul des terres agricoles françaises.

Sur France 2, David Pujadas introduit le sujet en déclarant que « les terres agricoles reculent de 740 km2 par an soit 7 fois la superficie d'une ville comme Paris ». Le documentaire qui suit donne l'exemple de la ville de Manosque (en PACA) où la municipalité a décidé de "grignoter" 90 ha en périphérie de la ville. Interviewé, le maire (?) déclare: « On a une poussée démographique importante, on se doit d'y répondre. Aujourd'hui nous avons une demande d'environ plus de 1000 personnes qui recherchent des logements à caractère social, où voulez-vous qu'on les mette? Qu'est-ce que représentent 80 ha dans la zone "Chanteprunier", y'a d'autres secteurs qui seront aménagés (?) et qui continueront à faire de l'agriculture ». L'exemple, proposé ensuite, d'un agriculteur à la recherche de terres et qui n'en a trouvé qu'à 20 km de chez lui et doit donc se déplacer en tracteur en affrontant les bouchons (sans parler de sa consommation de gasoil) montre cependant que même vu sous cet angle, le problème est encore plus complexe…

Une journaliste met alors en lumière le fait que chaque jour 200* nouveaux hectares se retrouvent sous le béton en France, soit l'équivalent de la surface d’un département agricole qui disparaît tous les 10 ans.

Le reportage indique ensuite que tout ceci a lieu malgré l’existence des SAFER (Société d'aménagement foncier et d'établissement rural) qui tentent de freiner le mouvement lorsqu’il s'agit d'initiatives individuelles, mais sont sans pouvoir lorsque ce sont les municipalités qui décident… Le sujet se termine sur des statistiques en progression dangereuse: Dans les années 1980, l’agriculture perdait 54.000 ha par an, dans les années 1990 nous étions passés à 61.000, aujourd'hui en 2010 nous en sommes à 72.000... Et pour couronner le tout: plus de terres agricoles en PACA dans 60 ans…

Sur TF 1, Laurence Ferrari démarre ainsi « la France grande puissance agricole va-t-elle un jour manquer de terres cultivables, la menace est réelle car les villes ne cessent de grignoter du terrain sur les campagnes, un observatoire va être créé pour protéger nos "terres nourricières" ».

Le reportage débute aussi par un agriculteur qui va être exproprié et le commentaire indique ensuite que « chaque année, 66.000 ha de terres cultivables disparaissent, soit un département français tous les dix ans »: concernant le nombre d'hectares c'est un peu moins que la chaine concurrente, mais on est dans le même ordre de grandeur. Dans la séquence qui suit, un responsable de la SAFER met l’accent sur le fait que les terres agricoles ne bénéficient pas de protections juridiques comme c’est le cas pour les espaces naturels ou même pour les forêts.

Vient ensuite l'exemple d’une petite commune de 5.000 habitants où la municipalité a fait construire un complexe regroupant commerces, habitations et services. Son ancien maire déclare: « le même projet s'il avait été construit à l'horizontale aurait consommé probablement plusieurs hectares, alors que tout cela est sur 8.000 m2 ». Le commentaire ajoute que cette politique a coûté son fauteuil à l'élu.

Les chiffres donnés par les 2 chaînes sont tellement accablants qu'on ne peut que partager l'émoi des journalistes (qui doit d'ailleurs probablement relayer celui d'une partie des pouvoirs publics…). Les deux solutions esquissées (par la seule chaîne privée!), à savoir une meilleure protection juridique et la construction verticale sont évidemment à mettre en œuvre, mais devant le rouleau compresseur que représente l'extension des villes et face aux enjeux financiers sous-jacents, il y a malheureusement fort à parier que ces modestes remèdes s'avèreront insuffisants. Il nous faudra en outre certainement imaginer un nouveau modèle de société, dans lequel (entre autres) la pression démographique* sera démocratiquement atténuée, voire même stoppée.

* Citée par un des intervenants comme la cause majeure de l’extension de sa ville, même si dans ce cas précis cette concentration humaine est aussi liée au fait que de nombreuses personnes préfèrent venir habiter dans le sud du pays.

Pour aller plus loin

Samedi 6, à noter la parution sur Le Matin.ma d'un article sur le Kenya dont la population, estimée aujourd'hui à 40,8 millions, pourrait doubler d'ici 2040.

On peut y lire que l'agence kenyane de coordination pour la population et le développement « a indiqué que le taux de fécondité doit être ramené à 2,1 contre 4,6 actuellement et a insisté sur la nécessité de généraliser "de manière urgente" à travers le pays les programmes de planification familiale ».

L'Agence Kenyane a également ajouté qu'«un taux de croissance démographique réduit devra permettre au gouvernement d'épargner plus de fonds consacrés aux secteurs de l'éducation, santé et l'alimentation afin de les investir dans d'autres. Avec le taux actuel de fécondité, les dépenses en santé devront passer d'environ 350 millions de dollars à 2,7 milliards de dollars en 2040 mais le gouvernement pourrait économiser près d'un demi-milliard de dollars de dépenses en santé en cas de déclin de la fertilité dans le pays. »

La première phrase pourrait évidemment nous amener à penser que le but est de faire des économies sur le triptyque de base "éducation-santé-alimentation" alors qu'une baisse de la natalité devrait au contraire permettre de le consolider. Mais il semblerait que la deuxième phrase dissipe en partie ces craintes puisque par exemple les dépenses de santé seront quand même multipliées par plus de 6,3 (au lieu de 7,7 si rien n'est fait pour endiguer la natalité). Reste à espérer que les sommes dégagées grâce à une pression démographique atténuée seront réellement affectées à l'économie, aux infrastructures et à la protection de la faune sauvage.

Jeudi 4, après avoir dénoncé ce qui se passe dans certains pays comme le Sénégal et le Burkina Faso, nous ne pouvons qu'évoquer ce qui se déroule dans notre propre pays. 43 ans après la première loi sur la contraception (loi Neuwirth) et 35 ans après celle sur l'IVG, l'état de la sécurité contraceptive française, s'il n'est en rien comparable aux deux exemples précédents, n'en est pas très brillant pour autant.

La mauvaise éducation sexuelle dans les établissements scolaires, les pesanteurs culturelles, le coût des consultations médicales pour les jeunes, les méthodes contraceptives non suffisamment ciblées ont pour résultat un accès compliqué à la contraception et un nombre important d'avortements (200 000 par an, sans compter les 5 000 pratiqués à l'étranger).

Démographie Responsable, qui appelle à l'autolimitation à 2 enfants, et ce par une bonne gestion des pratiques contraceptives, ne peut que s’associer à celles et ceux qui demandent que des mesures politiques et financières soient prises pour l’éducation sexuelle et un accès plus facile à la contraception, notamment pour les mineurs et les personnes qui ont des difficultés sociales.

Pour aller plus loin : article de Psychomédia

Mardi 2, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a adopté, le 29 janvier dernier, une recommandation intitulée « Quinze ans après le Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement » (CIPD).

Janvier 2010

Jeudi 28, « Donner la vie, risquer la mort » est le titre du rapport, publié hier par l'ONG Amnesty International, concernant la situation des femmes au Burkina Faso.

Le rapport, relayé par différents journaux dont Le Monde et Afrik.com, révèle que plus de 2 000 femmes meurent chaque année en couches au Burkina Faso.

Claudio Cordone, secrétaire général par intérim d’Amnesty International y déclare que: « La mortalité maternelle est une tragédie qui prive chaque année des milliers de familles d’une épouse, d’une mère, d’une sœur ou d’une fille. Tant que les femmes n’auront pas le contrôle sur leur propre corps, elles continueront de mourir par milliers. »

"Le Monde", quant à lui, met en lumière les dérives du système de santé: « Mais le point crucial du rapport a trait au coût des soins alourdi par la corruption. Le Burkina a instauré la gratuité des consultations prénatales, mais les intéressées ignorent souvent leurs droits et sont victimes du racket du personnel de santé lui-même. Une partie des stocks de médicaments est détournée. Presque toutes les familles affirment avoir dû acheter de l'eau de Javel pour nettoyer la salle de travail. De même, les ambulances sont théoriquement gratuites, mais la plupart des chauffeurs exigent une somme d'argent avant de démarrer, ce qui retarde d'autant les soins vitaux.»

Enfin, le rapport lui-même nous apprend aussi ce qui pourrait bien être en partie la cause première de tous ces drames: « Bien que le droit burkinabè reconnaisse l’égalité entre les hommes et les femmes, la plupart des femmes sont soumises aux hommes tout au long de leur vie et n’exercent qu’un contrôle très limité, voire aucun contrôle, sur les principales décisions les concernant. Par exemple, ce ne sont pas elles qui décident quand consulter un médecin ni quand avoir des enfants et à quelle fréquence. Les femmes et les filles continuent d’être soumises à des mariages précoces et à des mutilations génitales féminines. »

Rappelons ici que le respect de la femme exige: - l'abandon de l'excision, ce qui diminuerait les complications lors des grossesses et accouchements, ferait baisser la mortalité, mais aussi changerait le regard des hommes en faisant passer la femme d'un statut d'objet à un statut de personne. - l'accès à l'éducation au même titre que les garçons, ce qui contribuerait à un meilleur niveau de vie et à la modération d'une natalité excessive, laquelle, en cercle vertueux, permettrait de meilleures conditions de vie. - l'accès libre et gratuit à la contraception pour les femmes et aussi pour les hommes (ce sont eux qui mettent le préservatif quand ce mode de contraception est retenu par le couple) - l'interdiction des mariages forcés et des mariages trop précoces. - une meilleure autonomie financière des femmes, car quand elles gèrent le budget familial, elles sont plus enclines que les hommes à consacrer les ressources au bien être familial : meilleure nourriture, soins, éducation. On peut prendre le problème par n'importe quel bout (économique, médical, éducatif, respect des droits humains), on arrive, si on est cohérent, toujours au même constat : respect de la femme - éducation - modération de la natalité - éradication de la pauvreté - santé. Oublier une seule de ces composantes rend vain l'effort sur les autres. Or l'élément le plus souvent négligé ou occulté par les ONG est celui de la modération de la natalité et pourtant c'est peut-être le plus décisif. On ne peut que se réjouir qu'Amnesty International ait pris en compte cet aspect du problème.

Big Mama

Lundi 25, en référence à « la Bombe P. » de Paul Ehrlich, le numéro de janvier/février de la revue Foreign Affairs publie un article intitulé «The New Population Bomb » (la nouvelle bombe population).









Jeudi 21, « Planification familiale : comment les femmes passent entre les mailles des maris pro-natalistes » est le titre de l’article de WalFadjri, repris par le site sénégalais Seneweb.com.

Le "chapeau" qui suit est dans le même esprit: « Face à la vigilance des maris pro-natalistes, les femmes usent de subterfuges pour ne pas tomber enceintes. Ces dernières, une fois informées sur la planification familiale, se rabattent sur des méthodes contraceptives dites "discrètes" pour espacer les naissances ». L’article lui-même met sur le devant de la scène l’Association sénégalaise pour le bien-être familial (ASBEF) dont l’action est tout à fait fondamentale. Interrogée par WalFadjri, une de ses responsables dit ne pas se satisfaire de l’utilisation des méthodes contraceptives par les femmes sénégalaises à l’insu de leurs maris, mais elle admet que c’est malgré tout justifié puisqu’elle déclare: « La planification familiale doit être un choix de couple. Mais on ne peut pas la refuser à une femme qui aspirerait à être sous contraception, sous prétexte que son mari n’est pas d’accord. C’est son droit ».

Suit une énumération des méthodes de contraception offertes aux femmes, des plus discrètes au plus repérables: mais heureusement ajoute l’auteur « toutes les femmes n’ont pas besoin de "dribbler" (!)* leurs maris ». L’article cite aussi le "Population reference bureau", ONG états-unienne, qui a organisé une visite de différents centres de l’ASBEF à l’intention de dix journalistes du "Réseau des journalistes en santé et population" afin qu’ils puissent ensuite informer les sénégalais sur le planning familial. En effet comme l'écrit Issa Niang, auteur de l'article: « selon les spécialistes de la contraception, la planification familiale reste parmi les investissements en développement les plus rentables. De fait, l’espacement des naissances peut contribuer à alléger le fardeau économique sur les familles pauvres et permettre aux parents d’investir davantage dans les soins et l’éducation de chaque enfant, contribuant ainsi à améliorer la nutrition des familles et à élever les niveaux d’éducation et de vie ». Au final on retiendra surtout que ce sont en priorité les femmes qui sont en attente de solutions de contraception et que malheureusement beaucoup d’hommes "traînent encore les pieds". L’instruction généralisée des femmes des pays du sud, leur permettant de s’émanciper, mais aussi celle des hommes, n’en est donc que plus nécessaire.

Article paru sur le quotidien "Le soleil" :

« Planification familiale : Les injectables, une méthode bien cotée chez les femmes » où l'on peut entre autre lire que des femmes « peuvent se retrouver avec 10 grossesses alors qu’elles n’ont pas encore 30 ans » et donc que certaines « préfèrent laisser leurs carnets de santé ici au Centre pour que le mari et la belle-mère ou la belle-sœur ne les voient pas ». Mais que malheureusement « il peut arriver qu’un mari découvre que son épouse fait la Planification familiale en cachette. A partir de cet instant, l’enfer commence pour certaines épouses à qui leurs maris exigent d’arrêter immédiatement ».

Article paru sur allAfrica :

« Planification familiale - Les limites de la sensibilisation » qui indique que (seulement) « dix femmes sur 100 utilisent une méthode contraceptive au Sénégal » et se pose la question de savoir pourquoi le discours ne passe pas. S'appuyant sur les déclarations d'une coordonnatrice d'un District sanitaire, l'auteur de cet article écrit que « les maris sont tellement hostiles à la contraception qu'ils menacent de divorcer leurs épouses si elles usent de la contraception, parce qu'ils ont besoin de main-d'œuvre pour les appuyer dans leur activité. »


Mercredi 20, signalons l'article intitulé « Une catastrophe trop humaine » sur economiedurable.

Lire aussi l'article du journal Le Monde « Le pays de la forêt disparue  ».

Lundi 18, la revue Écho Nature publie dans le dernier numéro un article intitulé « Population ou surpopulation ? ».

Vendredi 15, la revue déjà citée hier propose aussi la traduction d'un article de The Ecologist signé par Tom Levitt et intitulé « Climat: stabiliser la population mondiale ».

L’auteur nous propose d’emblée une équation incontournable: « L’ONU prévoit une augmentation jusqu’à 50% de la population mondiale en 2050. Si les émissions par tête étaient réduites de 30%, leur volume global resterait alors inchangé ».

(en effet, Une augmentation de 50% donne une population multipliée par 1,5 (3/2) et donc pour rester au même niveau d’émission global, il faut multiplier les émissions par tête par 0,66 (2/3) c’est-à-dire les diminuer de 34% exactement. Notons qu’avec cette augmentation de 50% de la population, l’auteur s’est situé dans une hypothèse haute. En tablant sur une prévision plus communément admise (population de 9,2 milliards en 2050) et sachant que nous sommes 6,8 milliards aujourd’hui, cela donnerait plutôt une augmentation de population de 35% et à émission globale égale, il faudrait donc diminuer les émissions par tête de 26% [ 1,35 x (1 - 0,26) = 1 ]

Et donc au final on peut donc considérer que l’approximation "moyenne" de 30% proposée par l’auteur ecorrectest correcte.)


Il nous rappelle ensuite que « la majeure partie de la croissance démographique aura lieu dans les pays les plus pauvres comme l’Afrique et le sous-continent indien », mais que les émissions actuelles par habitant des ces pays étant relativement faibles (par rapport à celles des pays riches), ce « fossé » conduit les politiques et même certaines grandes associations écologistes à ne pas vouloir soulever le problème. C’est dit-il le cas des "Amis de la Terre "ou de "Greenpeace" dont un éminent représentant déclare ceci « introduire un tel sujet susciterait des remous car les discussions entre les pays industriels et non industrialisés sont déjà pleine de défiance ». Il cite toutefois le WWF qui dans son rapport "planète vivante" ose écrire « la croissance continue de la population et de l’empreinte écologique par habitant n’est pas soutenable. (…) La croissance démographique rapide peut être ralentie et ses impacts négatifs sur le bien-être humain amortis par une meilleure éducation des femmes et par l’accès à la planification des naissances pour celles qui veulent les retarder ou les espacer ».


Tom Levitt fait également référence aux personnes ou aux organisations qui n’ont pas peur de s’exprimer ouvertement sur le sujet. C’est le cas de l’ONG "Optimum Population Trust" (OPT) britannique, pour laquelle « le coût de la réduction d’une tonne de CO2 en ayant recours au planning familial est estimé à 7$, comparés aux 24$ pour l’éolien, 51$ pour le solaire et de 57à 83$ pour des centrales à charbon avec capture et stockage du CO2 émis ». D’ailleurs, selon le président de l’OPT, Roger Martin « chaque personne supplémentaire, tout particulièrement dans les pays riches de l’OCDE réduit la part des autres aux ressources déclinantes de la planète ». C’est aussi le cas de l’agroéconomiste et analyste environnemental américain Lester Brown pour lequel une majorité des 80 millions de personnes naissant chaque année habite dans des pays où les systèmes naturels sont déjà gravement détériorés par la pression démographique.

L’article se termine toutefois par une note moins pessimiste: « La prise de conscience progresse néanmoins »…

Jeudi 14, « A quelle nécessité obéit l'espèce humaine en proliférant comme elle le fait depuis le début de l'ère industrielle? ». C'est la question posée par Alain Hervé dans le n°30 de la revue L'Écologiste.

« Question restée sans réponse à ce jour » ! La seule amorce d'explication qu’il puisse nous donner est « qu’elle a éliminé les facteurs de régulation naturelle » et « qu’elle persiste à appliquer une très vieille loi de la vie: se reproduire en abondance pour ne pas disparaître ». Or ajoute-t-il « à l’évidence l’espèce humaine souffre d’encombrement. Elle encombre les autres espèces vivantes au point de les détruire par milliers. Elle dévaste son propre biotope (…) En l’espace de 50 ans, la population humaine de la planète a doublé. Pourquoi, pour qui? Pour quoi faire? ».

Après s’être à nouveau interrogé de la façon suivante: « Serions-nous plus heureux si nous étions moins nombreux? » l’auteur conclut ainsi « Tout ce qu’on peut dire, c’est que très probablement moins d’hommes feraient moins de dégâts, pèseraient moins lourd sur la biosphère, resteraient à leur place dans la géographie du vivant telle que la vie se charge de la gérer sans notre intervention ».

Dimanche 10, l'émission de France Culture "Du grain à moudre" du mardi 5 janvier dernier avait pour titre "Décroissance et emploi"

L'économiste Jean Paul Fitoussi (directeur de l’Office français des conjonctures économiques) est intervenu brièvement et de façon caricaturale (pour reprendre son propre terme) sur la problématique de la démographie :

Jean Paul Fitoussi : « Il est vrai qu'il y a quelque chose de caricatural dans l'extrême écologique. L'extrême écologique consiste à aimer tellement les générations à venir qu'on ne veut plus les enfanter. Ça devient le malthusianisme que certains préconisent ». Julie Clarini (co-animatrice de l'émission) : « Yves Cochet a dit qu'il fallait éviter le 3ème enfant ». Jean Paul Fitoussi : « Vous aimez vos enfants, donc vous n'en faites plus. Il y a quelque chose qui s'apparente soit à l'erreur de raisonnement, soit à l'imaginaire de la religion: mais rien d'analytique ».

- Pour les personnes qui s’inquiètent de la surpopulation, il n’est pas question de ne plus faire d’enfants mais d’en faire moins (et en l’occurrence éviter d'aller au delà de deux). Donc les assertions de Fitoussi ne reposent actuellement sur rien. - Maintenant, si les conditions empiraient au point de devenir insupportables, on pourrait tout à fait imaginer qu’un couple décide de ne pas avoir d’enfants du tout pour ne pas leur imposer une vie effroyable (que faire dans le cas d’un scénario type « soleil vert »?). Il n'y aurait à ce moment là aucune "erreur de raisonnement", aucun "imaginaire religieux" mais une simple dose de bon sens. Ceci étant, nous en sommes heureusement encore loin. - Enfin, sur le fait d’enfanter moins, dans son ouvrage « Vie et mort de la population mondiale », le démographe Hervé le Bras (qui est loin d’être sur des positions malthusiennes) rappelle même, en page 77, les travaux de Louis Henry. Ce dernier a mis en évidence que la fécondité moyenne naturelle d’une femme est de 15 naissances (en cas de mariage dès la puberté et de vie de couple jusqu’à la ménopause), prouvant par là qu’un contrôle des naissances a en réalité existé depuis la nuit des temps…

A noter (à 32h30) une des interventions de Jean Gadrey (professeur d’économie à l’université de Lille) : « Il y a quand même quelques certitudes en terme de contraintes : si on ne réduit pas par au moins 5 d'ici 2050 les émissions de gaz à effet de serre en France, on n'atteindra pas les objectifs d'un monde soutenable. Si on ne les réduit pas par plus de 2 dans le monde, on ne réussira pas à tenir ces objectifs. Et donc il faut une foi particulièrement grande dans les progrès de la science pour croire cela. Diviser par 5 d'ici 2050, ça veut dire réduire de 4% par an pendant 40 ans, c'est à dire autant chaque année que ce que nous avons réalisé en 10 ans… Et si on ajoute à cela une croissance de 2 à 3% par an, ça veut dire une réduction de 6 à 7% par an [et] par unité produite. Vous pouvez y croire, personnellement j'ai beaucoup de mal à y croire et j'observe d'ailleurs que des économistes réputés, qui il y a encore 2 ou 3 ans y croyaient, n'y croient plus. Nicolas Stern, auteur en 2006 d'un important rapport sur le changement climatique vient de déclarer le 11 septembre dernier au Guardian "Les pays riches doivent oublier la croissance s'ils veulent stopper le réchauffement climatique". En France, Daniel Cohen a déclaré le 8 décembre au Monde "Nous devons penser ce que serait un monde sans croissance" ».


Vendredi 8, signalons avec retard un article de la revue Jeune Afrique daté du 24/11/2009, mais toujours d'actualité.


Mercredi 6, un baleinier japonais chassant illégalement les baleines dans leur sanctuaire de l'Antarctique a éperonné l'Ady Gil, trimaran de l'organisation écologiste de protection des océans Sea Shepherd ("Berger des mers").

Les traités internationaux limitent aujourd'hui de façon très stricte la chasse à la baleine. Malheureusement certains pays, dont le Japon, ne respectent pas le moratoire et continuent cette chasse pour approvisionner leurs compatriotes toujours très friands de ce mammifère marin. Les baleines font partie de ces espèces emblématiques dont on doit absolument empêcher l'extinction et les ONG qui sont en première ligne peuvent être saluées.


Quelques photos de l'Ady Gil sur Le Monde.fr


Cliquer sur l'image pour visionner la vidéo de l'éperonnage


Extrait d'une présentation de Sea Shepherd par elle-même :

« Fondée en 1977 par le Capitaine Paul Watson, co-fondateur de Greenpeace, Sea Shepherd est l'organisation de protection des océans la plus activiste et la plus déterminée au monde. Il faut savoir qu'aujourd'hui : - 50 % des prises de thon rouge en Méditerranée sont illégales - 90 % des grands poisons ont disparu - 75 % des pêcheries sont surexploitées, - la biodiversité marine a chuté de 30 % depuis 1970 - les scientifiques prédisent un effondrement global des stocks de poisons risquant d'être irréversible d'ici 2050. Pourtant leur avis est rarement suivi et les quotas autorisés, déjà largement supérieurs à leurs recommandations, ne sont pas respectés ».

Mardi 5, à l’occasion de la nouvelle année l’INSEE publie ses statistiques de la population française et celles-ci sont reprises et commentées par certains grands journaux.

Titre du Monde: La France compte 63,6 millions d'habitants Titre du Figaro: La France compte 65 millions d'habitants D'où vient cette différence? En fait nous ne sommes "que" 63,6 M (métropole + DOM TOM) et les 65 millions sont la population légale de la France. Le Monde qui avait commencé de la même façon que son confrère a (suite aux commentaires de ses lecteurs?) décidé de rectifier son titre. Par ailleurs ce journal nous éclaire sur cette notion de population légale « Définie par un décret de 2003, la population "légale" comprend les personnes qui résident habituellement dans la commune - y compris les SDF ou les détenus - mais aussi tous ceux qui ont gardé un lien avec les lieux : les jeunes qui logent ailleurs pour étudier mais dont le domicile familial demeure dans la commune ou les personnes âgées qui ont intégré une maison de retraite éloignée de leur domicile tout en conservant leur ancienne résidence. » Pourquoi Le Figaro privilégie-t-il donc un chiffre qui a peut-être un sens administratif, mais pas le sens commun?

Autre constatation, le ton des articles est fort différent. Alors que Le Monde se contente de reprendre les chiffres bruts de l’Insee en les expliquant, Le Figaro y va de son petit cocorico national: « Provence-Alpes-Côte d'Azur affiche une santé démographique insolente, (…) Les chiffres publiés jeudi par décret réjouiront les collectivités qui voient leur population s'accroître et en alarmeront d'autres, (…) Le dernier recensement illustre à nouveau la vitalité de notre démographie par rapport à l'Europe. Elle est dopée par le taux de natalité, l'un des plus élevé de la zone avec un taux de fécondité proche de deux enfants par femme, et à l'espérance de vie, proche de 81 ans ». De tout ceci, on ne trouve aucune trace dans le Monde.fr. Faut-il y voir un prolongement de ses récents articles pour le moins dubitatifs quant à l’accroissement de la population mondiale? En tous cas, il faut l’espérer.

Pour terminer, que penser de ce 8,33% d’augmentation en 8 ans? Il correspond à 1,04% par an, mais donne quand même une hypothèse de doublement de la population en 67 ans… Pur cas d’école diront certains, car les contraintes énergétiques ne nous permettront heureusement pas cette « insolence » à l'égard de la planète, mais enfin, si l’empreinte écologique par habitant de notre pays ne devait pas décroître nous "consommerions" alors 6 planètes au lieu de 3. Et donc, en tout état de cause, nous devrions sagement tenter de stabiliser notre effectif.

Image publiée sur Le Figaro.fr pour illustrer un article antérieur sur le sujet et n'ayant inspiré que la légende suivante :

"La population des grandes villes est en constante évolution" (Bureau/AFP)…

Vendredi 1er Bonne année à toutes et à tous. Puisqu'en ce jour la tradition veut qu'on prenne de bonnes résolutions, souhaitons que nos contemporains prennent celle de réfléchir à l'impact qu'aura leur décision en matière de procréation.

- « Avec la croissance démographique et l’exiguïté du territoire mauricien, des arbitrages se font. Les bâtiments – maisons, usines et centres commerciaux – prennent la place de la nature ». Le site lexpress.mu tente d'alerter les habitants de l'île Maurice dans un article intitulé : Croissance démographique : les constructions remplacent graduellement les forêts.

- 24h dans le Pacifique publie ce jour quelques brèves dont "Surpopulation à Honiara" et "Au Vanuatu, la démographie galope". Du fait de l'exiguïté de leurs territoires, les habitants des Iles Salomon ou de celles qui composent le Vanuatu sont ainsi confrontés au dilemme qui va bientôt toucher toute la planète: comment croître indéfiniment dans un monde fini?

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