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Discussion de groupe

Argumentaire

La Terre n’est pas surpeuplée puisque l’on pourrait loger de manière décente toute la population sur la seule surface de la France ou du Texas (il circule de nombreuses versions de la même idée)

De telles hypothèses sont tellement excessives que les réfuter relève de l’inutile. L’immensité des problèmes d’approvisionnement, de logistique en général, de mode de vie, de cohabitation, de sécurité est telle qu’elles sont inenvisageables. Il s’agit de faire vivre les hommes et non simplement de les positionner côte à côte. Mettre toute l’humanité sur une surface telle que la France ou le Texas reviendrait à peupler cette zone avec une densité de l’ordre de 10 à 11 000 habitants par kilomètre carré, soit la moitié de celle de Paris (21 100 hab./km carré).


Cependant, ces hypothèses présentent l’intérêt de mettre en évidence des questions de fond. Pourrait-on s’orienter vers une planète où nous laisserions d’un côté des zones de nature vierge et de l’autre d’immenses concentrations urbaines, seule solution selon certains pour préserver à la fois la vie sauvage et une humanité nombreuse ?


C’est indirectement ce vers quoi semblent pencher ceux qui font la promotion de la densification des villes et de l’habitat collectif plutôt que de la maison individuelle : Concentrer les hommes et séparer hommes et nature.


C’est aussi dans une certaine mesure ce qu’avait caricaturé à l’extrême un romancier comme Robert Silverberg dans son ouvrage les « Monades urbaines » (encore que dans ce roman, la partie non urbanisée du monde était plutôt consacrée à l’agriculture intensive qu’à la nature).


C’est un choix pour l’humanité. Même si en pratique, il semble que le peuplement résulte plutôt des aléas et des nécessités de l’Histoire plus que de choix conscients et collectifs imposés par des institutions supranationales ou une humanité collectivement considérée.


Cette évolution poserait d’ailleurs un problème fondamental : Cela reviendrait à déconnecter l’homme de la nature plus encore qu’il ne l’est aujourd’hui. Or déjà la moitié de l’humanité est « urbaine » et semble amenée à l’être de plus en plus. Elle nous engagerait vers une société très dépendante de réseaux d’approvisionnement complexes et bien peu résiliente en cas de guerre ou de catastrophe naturelle. Elle proposerait également un choix de vie très particulier vers lequel tous ne souhaitent sans doute pas se diriger. On entrevoit ce style de société dans certaines mégalopoles d’aujourd’hui rongées par la violence et la déshumanisation.


Nombreuses sont les personnalités qui se sont inquiétées de l’artificialisation vers laquelle conduirait un peuplement toujours plus important de la planète.


A toutes les injonctions en ce sens, on peut rappeler par exemple cette réflexion de Robert Hainard "Le degré de civilisation se mesurera à la quantité de nature sauvage que l’homme aura réussi à préserver."


Ou bien ces propos propos de l’actrice Jane Fonda qui déclarait en janvier 2013 : « Ensuite il y a un problème de conscience : à quoi ressemblera le monde sans animaux sauvages, sans vie marine ? Tout ça parce qu’une seule espèce animale, la plus dangereuse, l’homo sapiens, aura occupé tout l’espace et accaparé toutes les ressources ? Ne risquons-nous pas enfin des tensions, des guerres, si notre monde est encore plus surpeuplé, entassé ? Où va-t-on trouver la paix et le calme ? Le dépaysement ? Le recul ? Ou trouvera-t-on des terrains libres et non urbanisés pour avoir un contact avec la Nature ? Étant enfant, je me suis construite en explorant les plaines, les bois, et en jouant dans des endroits libres et envahis par la végétation. D’où va venir l’éveil de la jeunesse en 2045 ? »



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