« La plus grave menace pour l’avenir de l’humanité reste l’explosion démographique » René Dumont
Argumentaire
Qui payera nos retraites si nous faisons moins d’enfants ?
Les retraites sont essentiellement financées par prélèvement sur les revenus des personnes travaillant effectivement. Or depuis 40 ans, une proportion croissante de la population active (c’est-à-dire les personnes travaillant ou cherchant un emploi) est au chômage, il ne manque donc pas de gens susceptibles de travailler pour cotiser, il manque des emplois, le problème est durable et il ne relève pas d’un manque démographique. Il est étonnant qu’on veuille le solutionner en augmentant la population disponible alors qu’elle est déjà là.
Dans cette situation de chômage chronique, la croissance de la population génère chaque année l’arrivée de personnes de plus en plus nombreuses sur le marché du travail. Et, dans ce contexte, si cela conduit à quelques cotisants en plus, cela conduit aussi et d’abord à l’accroissement du nombre de chômeurs, ce qui, au contraire, génère, d’une façon ou d’une autre, des charges supplémentaires. En Europe d’ailleurs, une des raisons du plus faible taux de chômage en Allemagne qu’en France est que les classes d’âges qui arrivent sur le marché du travail ne sont pas de plus en plus nombreuses, mais au contraire de moins en moins nombreuses, cela adoucit fortement les tensions sur le marché de l’emploi (et sur d’autres marchés également comme celui de l’immobilier par exemple facilitant ainsi le logement à moindre coût).
D’autre part, et plus généralement encore, au-delà d’une analyse conjoncturelle, locale ou même nationale, si nous comptons asseoir l’équilibre financier des retraites par un système dans lequel chaque classe d’âge se doit d’être plus nombreuse que la précédente, alors nous entrons dans une spirale sans fin. Demain, il nous faudra encore et toujours faire plus d’enfants.
Il est essentiel de stopper cet engrenage qui s’apparente à une pyramide de Ponzi même si cela peut conduire à connaître des difficultés temporaires sur les systèmes de financement pour lesquels d’autres sources doivent être envisagées. Il est nécessaire également d’engager de nouvelles réflexions sur la place des personnes retraitées dans la société.
Faire le contraire ne ferait que repousser le problème à plus tard et finalement le voir se reposer sur une échelle plus grande encore. Les fuites en avant se terminent toujours mal.