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Discussion de groupe

Argumentaire

Vous devriez d’abord vous attaquer aux religions

La question des religions est délicate car elle touche à quelque chose d’intime sur laquelle les réactions peuvent être épidermiques aussi bien chez les croyants que chez les athées.

Tout d’abord sur la question du fond, c’est-à-dire la foi, Démographie Responsable n’a rien à dire, cela ne relève évidemment pas de son domaine de compétence.

Concernant le temporel, si les trois grandes religions monothéistes ont aujourd’hui un discours nataliste, le comportement effectif de ceux qui s’en réclament est assez différent, et pour compliquer l’analyse, ce comportement lui-même ne peut être étudié indépendamment du type de société et du niveau de consommation des fidèles qui se réclament majoritairement de tel ou tel courant religieux.

Chez les chrétiens, le discours de l’Eglise est assez peu suivi dans les pays développés. Ainsi en Europe par exemple, la fécondité est la plus faible dans les pays les plus catholiques (Italie, Espagne, Pologne, Pays Baltes) l’Irlande faisant légèrement exception ainsi que la France (mais, l’immigration et le comportement reproductif des populations récemment arrivées vient fausser les données brutes).

La Russie orthodoxe connaît également une faible fécondité. A l’inverse, les pays chrétiens d’Afrique continuent à faire beaucoup d’enfants. Les Philippines (un peu plus de 100 millions d'habitants) sont dans une situation intermédiaire, fécondité assez forte mais moins qu’en Afrique et développement déjà assez largement engagé.

Il semble que globalement, le niveau de développement et d’éducation (eux-mêmes corrélés) constituent un déterminant plus significatif que l’appartenance à cette communauté religieuse.

En ce qui concerne le judaïsme, la problématique est différente. En Israël, la fécondité (indice synthétique de fécondité 3,3 en 2015) est élevée pour un pays développé, cependant la diaspora juive ne semble pas, dans les autres pays, faire beaucoup plus d’enfants que le reste de la population. Mais surtout à l’échelle du monde, la population juive représente très peu (moins de 20 millions de personnes, soit 0,2 % de la population mondiale) et n’a donc aucune influence sensible sur la démographie planétaire.

La religion musulmane par contre cumule le discours nataliste, la pratique nataliste et des effectifs déjà très importants. Il y a donc là un véritable enjeu. On peut regretter que contrairement à ce que réclament certains intellectuels et théologiens musulmans, cette religion, à l’inverse des chrétiens et des Juifs, n’ait pas encore refondé sa théologie pour l’adapter au monde moderne et à ses contraintes. Il faut noter toutefois que, là aussi, comme pour les croyants des autres religions, les conditions socio-économiques dans lesquels vivent les musulmans sont sans doute déterminantes.

Les religions bouddhistes et hindouistes sont sans doute moins natalistes dans leur discours, mais elles sont surtout présentes (en général, il y a des exceptions) dans des pays moins développés que les pays d’obédience chrétienne et s’appuient sur une culture générale valorisant les enfants. Là aussi, il est difficile de déconnecter l’influence religieuse du reste des déterminants.

Notre propos n’a pas vocation à attaquer les religions, nous respectons d’ailleurs la foi de tous. Par contre il s’adresse à la raison, à la nécessité de vivre ensemble sur la planète. Cela chacun doit le comprendre, indépendamment de son orientation religieuse, c’est sur cette sagesse-là que nous devons compter.

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