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Discussion de groupe

Argumentaire

Vous vous inspirez de Malthus qui était un homme détestable

Démographie Responsable ne s’est jamais revendiquée malthusienne, ni dans la conception restreinte de l’adjectif au seul problème démographique, ni dans le sens plus général visant à considérer que la résolution d’un problème suppose la réduction de son ordre de grandeur, c’est là une question plus vaste qui dépasse peut-être le cadre que s’est fixé l’association.

Pour autant, oui, certaines idées de Malthus nous semblent recevables et en particulier celle soulignant l’impossibilité de fournir durablement des biens - Malthus faisait surtout référence à l’alimentation - en quantité suffisante à une population croissante dans un monde aux dimensions finies, dont inévitablement les ressources ne croîtront pas éternellement au même rythme que le nombre de ses habitants.

Longtemps le progrès technique a permis une exploitation plus intensive des ressources de la planète permettant ainsi de repousser les limites que Malthus voyait venir. C’est ce report des prédictions malthusiennes qui a permis à ses détracteurs de dire qu’il s’était trompé. Cependant aujourd’hui, la multiplication des problèmes écologiques, les tensions sur les matières premières, la pollution, les migrations semblent bien montrer que désormais ces limites sont atteintes et qu’en quelque sorte Malthus n’ait pas eu tort comme on le dit souvent, mais au contraire, ait eu raison avant l’heure.

Malthus est plus cité qu’il n’est lu, son style, ses préoccupations sont celles de son époque et les transposer aujourd’hui reste difficile. Malthus par exemple n’évoquait évidemment pas les enjeux écologiques pour justifier son appel à une démographie limitée.

En ce qui concerne la question de la pauvreté sur laquelle on l’a beaucoup critiqué, nous renvoyons à l’excellente édition de son ouvrage de référence : « Essai sur le principe de Population » (éditions Garnier Flammarion, présentée par Jean-Paul Maréchal) dans laquelle Malthus lui-même mais aussi Jean-Paul Maréchal s’expliquent sur le sujet. On est loin d’un Malthus indifférent, plus loin encore d’un Malthus cynique comme aiment à le présenter aujourd’hui de nombreux commentateurs sans s’être donné le mal de le lire ou d’en lire autre chose que des citations rapportées et hors contexte.

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